Le Centre Contre les Manipulations Mentales – Roger Ikor a organisé le 16 octobre 2019 un colloque consacré au thème des « mineurs face à l’emprise mentale ». Divers spécialistes sont intervenus afin d’apporter leur expertise sur le sujet.

L’emprise sectaire chez les mineurs

La thématique du colloque a permis à des spécialistes d’être entendus sur le sujet : des experts en neurosciences et en biologie, un membre de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) et le directeur d’une agence de communication éthique élevé, enfant, au sein d’un système sectaire. Tous ont souligné la très grande vulnérabilité des enfants amenés à grandir dans des systèmes où aucun doute n’est admis.

Ces systèmes pratiquent des méthodes d’endoctrinement passant par des privations, et paradoxalement une culture de la singularité et de l’exception. Ces méthodes rendent facilement les enfants et les adolescents inaptes à la critique et durablement inaptes à une vie en société où l’altérité existe, ce qui les mets gravement en danger.

Les recherches en psychologie expérimentale, le questionnement de la science, des informations, des « fakes news » montrent de façon magistrale comment logique, analyse, convictions et croyances forment des blocs complexes dans le cerveau dont les enfants sont des victimes faciles et instrumentalisées par les mouvements sectaires. De fait, les enfants véritablement dans cette logique d’emprise, de soumission aux choix de leurs parents et entourage ne sont aucunement sujets.

Comment prévenir et lutter contre ce fléau ?

Tous les secteurs d’activité humaine peuvent malheureusement favoriser cette « emprise sectaire », que ce soit dans la santé, le sport, les amis, la rue, internet, et bien sûr l’école.

Aujourd’hui, les enfants dans les mouvements sectaires seraient au nombre de 90000, un chiffre très alarmant. La plus grande vigilance doit ainsi être apportée : une éducation parentale vigilante, des messages de mise en garde sur les réseaux sociaux, et, de façon institutionnelle, un système éducatif français qui reste déterminant dans la protection des mineurs vis-à-vis de ces dangers et dans la construction de citoyens libres et responsables.

Le manque de confiance envers l’éducation nationale a permis à des pédagogies alternatives de se développer, des solutions dites « miracles » qui, généralisées de manière anarchiques et incohérentes, ont été évoquées par les intervenants comme facteurs de risques, de dérive et de récupération sectaire. La méconnaissance des pédagogies doctrinales par les parents et l’absence de médiation sur la pédagogie pratiquée ont permis une progression des écoles hors contrat dont le nombre a doublé en 6 ans.

Ainsi, développer l’esprit critique dès le plus jeune âge, c’est l’une des missions les plus importantes du corps éducatif. Il faut donner la liberté à chacun de réfléchir, d’analyser, de contester et de vivre. Et concernant plus particulièrement les enfants et adolescents, la protection de ces principes et de leur intégrité est un enjeu absolument crucial.

 source : http://enfance-majuscule.fr/colloque-du-ccmm-les-mineurs-face-a-lemprise-mentale/

le 24 janvier 2020