Décodage biologique et pratiques assimilées résultant des théories de Ryke Geerd Hamer, thérapies du rêve éveillé, analyse transactionnelle, fasciathérapie, kinésiologie, ingestion de substances diverses propres à guérir le cancer comme l’huile essentielle de lin non chauffée et non traitée et le lait caillé…, la liste est longue et variée des thérapies « miraculeuses » dénoncées par la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) dans le guide (1) qu’elle vient de faire paraître. « La maladie est une porte d’entrée rêvée pour les gourous et les prosélytes sectaires », souligne le document. Ces personnes profitent de la souffrance et de l’inquiétude des malades et de leur famille, pour exercer sur eux leur emprise. « Historiquement les mouvements sectaires résultaient de groupes importants. On assiste depuis dix ans à une augmentation des gourous agissant seuls. Même s’ils n’ont que dix patients, ils peuvent causer d’énormes dégâts », constate Hervé Machi, secrétaire général de la Miviludes.
Reconnaître un charlatan
Si vous ou l’un de vos proches, êtes confronté à un professionnel douteux, posez-vous les bonnes questions, recommande le guide. Dénigre-t-il la médecine conventionnelle et ses traitements ? Incite-t-il à arrêter un traitement conventionnel en cours en promettant une guérison miracle ? C’est dans la rupture avec la médecine conventionnelle que réside le danger des thérapies parallèles : elles privent le malade de soins adaptés. Ce dénigrement de la médecine classique permet au gourou d’asseoir son emprise mentale sur son « patient » avec « l’argent » comme but ultime.
Internet a favorisé le développement de ces « médecines nouvelles ». Pour se donner une image respectable ces pseudo-thérapeutes n’hésitent pas à se référencer en « ordre professionnel, tels les naturopathes ». Mais, alors qu’avant la profession de psychothérapeute était ouverte à tous, (il suffisait de le décider pour s’installer), depuis 2010, elle est règlementée et son exercice exige une formation reconnue.
Santé et dérives sectaires
La Documentation française (18 euros)
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La santé représente 25 % des signalements
« Il y aurait en France 4 000 psychothérapeutes autoproclamés et 3 000 médecins en lien avec la mouvance sectaire », déclare Georges Fenech, président de la Miviludes. Les dérives sectaires dans le domaine de la santé représentent 25 % de l’ensemble des signalements reçus à la Miviludes. Quatre Français sur dix ont recours aux médecines dites alternatives ou complémentaires dont 60 % parmi les malades du cancer qui sont des cibles de choix pour les gourous. Quatre cents pratiques non conventionnelles à visée thérapeutique sont proposées et 1 800 structures d’enseignements ou de formation sont à risque.
Source : le 20/04/2012 | Françoise Cariès
http://www.ladepeche.fr/article/2012/04/20/1335239-comment-les-sectes-infiltrent-la-sante.html