QUIMPER, 26 fév 2009 (AFP) – Quatre jeunes gens, défenseurs de « cultes païens anciens » et adeptes du rock « black métal », ont comparu jeudi devant le tribunal correctionnel de Quimper pour la destruction en série en 2007 d’édifices religieux en Bretagne, dont une chapelle du XVIè siècle.
Comparaissant libres et contestant appartenir aux mouvances néo-nazie ou satanique, les quatre jeunes, âgés de 23 à 28 ans, ont reconnu les destructions et dégradations, après de fortes consommations d’alcool, d’une douzaine de lieux de culte dans neuf communes finistériennes.
Parmi ces lieux, la chapelle de Loqueffret, inscrite au titre des monuments historiques depuis 1926, avait été incendiée en juin 2007. Une signature « TABM », soit « True Armorik Black Metal », avait été retrouvée sur les lieux ainsi que sur les sites de huit autres chapelles et calvaires victimes de dégradations dans le sud du département.
En s’en prenant à des chapelles ou des calvaires, les quatre accusés ont
expliqué en substance qu’ils voulaient montrer leur hostilité à la religion
chrétienne, toute puissante à leurs yeux et à laquelle ils reprochent d’avoir fait disparaître des cultes païens plus anciens.
Vêtu d’un long manteau de cuir noir qu’il a quitté à l’audience, le
principal auteur des dégradations, Benoît Hascoët, 23 ans, a expliqué avoir été élevé dans un milieu « très religieux et très strict ».
Il a assuré ne pas avoir abandonné l’idéologie « anti-ecclésiastique »
partagée par son groupe mais, en réponse à une question de la présidente Marie-Annick Rossignol, il a déclaré souhaiter désormais faire la promotion de ces cultes païens par « des moyens légaux ».
« Quel gâchis que la destruction d’éléments forts d’un peuple attaché à ses racines et à ses traditions », a affirmé le vice-procureur de la République Jean-Yves Goueffon.
Soulignant qu’une chapelle du XVIe siècle était à jamais détruite, il a
estimé que ces jeunes gens étaient « doublement coupables d’avoir bafoué l’histoire et le bien commun ».
« Les convictions sont là, mais on ne peut pas juger sur ces convictions,
qu’elles soient fondées ou non », a prévenu Me Sophie Ouvrans, l’avocate de Hascoët en demandant que la peine prononcée à l’encontre de son client ne
dépasse pas les 10 mois d’incarcération effectués en préventive.
Des peines allant de 9 mois de prison avec sursis à 3 ans dont 18 mois avec sursis pour Benoît Hascoët ont été requises.
Le jugement a été mis en délibéré au 26 mars.

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