PARIS, 20 oct 2006 (AFP) – Le recteur de la Mosquée de Paris Dalil Boubakeur, également président du Conseil français du culte musulman (CFCM), a déclaré vendredi à l’AFP qu’il refusait "la talibanisation de l’islam de France", après des agressions de gynécologues par les maris de patientes
refusant qu’un homme examine leur femme.

"Je dénonce et condamne l’utilisation abusive de la religion et l’attitude qui, sous prétexte de religion, consiste à agresser un médecin", a déclaré M. Boubakeur, lui-même médecin et vice-président du Conseil de l’Ordre des médecins. "C’est vraiment un scandale et je refuse la talibanisation de l’islam
de France".

M. Boubakeur a dénoncé "le risque de voir les musulmans amalgamés à leur corps défendant avec des archaïsmes de ce genre si nous ne réagissons pas".

Le Collège national des gynécologues et obstétriciens français (Cngof) avait dénoncé jeudi "l’intégrisme musulman" à l’hôpital, faisant état d’agressions physiques contre deux gynécologues-obstétriciens, blessés par des maris de patientes au prétexte que des hommes ne devaient pas examiner leurs femmes.

Selon le Cngof, les deux médecins ont porté plainte pour coups et blessures.

La première affaire est survenue en 2003 à l’hôpital de intercommunal de Montreuil (Seine-Saint-Denis), selon Le Parisien. La seconde concerne un professeur de l’hôpital Robert-Debré à Paris le 9 septembre 2006, selon la direction de l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP).
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AFP 202034 OCT 06