Par Nicolas GUBERT

LILLE, 18 avr 2010 (AFP) – Le cinéaste américain David Lynch est venu promouvoir dimanche à Lille la méditation transcendantale pour lutter contre la violence à l’école, une démarche qu’il souhaiterait expérimenter en France dans une dizaine d’établissements scolaires de banlieue.

Avant même l’arrivée du réalisateur, sa venue a déclenché une polémique, l’ADFI (Association de Défense des Familles et de l’lndividu victimes de sectes) du Nord/Pas-de-Calais ayant mis en garde contre “ce mouvement controversé et prosélyte”, cité comme une secte dans des rapports parlementaires.
“La méditation transcendantale n’est pas une secte, elle n’est pas une religion, elle n’est contre aucune religion, des personnes de toutes religions pratiquent cette technique”, s’est défendu David Lynch, lors d’une conférence.

La fondation David Lynch se présente comme une organisation à but non lucratif. Elle affirme avoir attribué des bourses à plus de 100.000 jeunes en difficulté dans le monde.
Elle souhaiterait expérimenter la méditation transcendantale “sur une base volontaire” sur 5.000 élèves, enseignants, responsables administratifs et parents d’élèves dans dix établissements scolaires de France, un programme dont les frais seraient couverts par une bourse de la fondation en partenariat avec des sponsors locaux, affirme le mouvement.

La fondation a dans cette optique informé de la conférence de dimanche le ministre de l’Education Luc Chatel à qui elle a demandé audience.
Dans un hôtel de la ville, devant une vingtaine de journalistes et une trentaine de personnes, parmi lesquelles des adeptes mais aussi des fans du réalisateur de “Sailor et Lula” et “Elephant Man” qui espéraient un autographe, David Lynch, vêtu de son habituel costume noir, s’est employé à convaincre, une heure durant.
“Quelqu’un dans cette salle va avoir le courage de dire +D’accord, je vais commencer cette expérience, je me fiche de ce que vous pouvez dire+”, a-t-il lancé, tel un prédicateur, à un journaliste qui lui demandait si son entreprise ne relevait pas de la manipulation mentale.
Alors qu’on lui fait remarquer que cette “technique” n’est pas gratuite, David Lynch déclare comme à regret que “ça devrait être gratuit”, puis apostrophe une journaliste: “est-ce-qu’un enseignant mérite d’être payé?”.

Après une heure de questions-réponses, le cinéaste a quitté Lille, ville où s’était rendu pour la première fois en France le fondateur du mouvement, le gourou indien Maharishi Mahesh Yogi, qui dans les années 60 influença les Beatles, entre autres célébrités.
“Je ne suis pas un gourou. Un gourou est un professeur. Maharishi a apporté un grand enseignement à l’homme”, a conclu le cinéaste.
David Lynch a lancé en 2005 sa “Fondation pour l’éducation basée sur la conscience et la paix dans le monde”, qui a depuis fourni près de cinq millions de dollars à des programmes de méditation à l’école, destinés à réduire le stress, favoriser la créativité et l’énergie. Son objectif est de fournir cette opportunité à un million d’élèves dans le monde.