Le rabbin des stars, Rav Berg. DR.Le corps de Philip Berg, le rabbin des stars, a été inhumé mercredi 18 septembre au nord d’Israël dans la ville de Safed (en Galilée), haut lieu de l’ancienne mystique juive, en présence de l’icône de la mode américaine Donna Karan ou encore des acteurs Ashton Kutcher et Mila Kunis.
Surnommé le « rabbin des stars », le Rav Berg avait initié à l’étude du Zohar – leLivre de la splendeur, l’un des ouvrages majeurs de la Kabbale – de nombreuses vedettes de la chanson, du sport ou du cinéma. A commencer par Madonna – rebaptisée Esther depuis son initiation – et qui a fait de nombreux dons aux « Kabbalah centers ». Dans son sillage, Britney Spears, Demi Moore, le couple David et Victoria Beckham ou encore Mick Jagger et Jerry Hall, ont porté le fameux ruban rouge des kabbalistes à leur poignet, censé protéger des mauvaises vibrations.
Né à New York, le Rav Berg – un ancien agent d’assurances – avait commencé par étudier le judaïsme en Israël avant de se convertir au rabbinat en 1962. Il prend alors la tête du centre de la Kabbale, fondé par le rabbin Yehuda Ashlag, à la fin des années 1960. Sous sa houlette, le centre « new age » pour le mysticisme juif entreprend d’initier à la Kabbale, les individus dépourvus de bagages religieux ou académique. Fort de cinquante « Kabbalah centers » disséminé aux quatre coins du monde, et jusqu’à Dubaï, ce mouvement dédié à l’enseignement de l’ésotérisme dans la tradition juive ne totaliserait pas moins de 4 millions d’étudiants. Une popularité amplifiée par son succès dans les milieux du show-biz.
Petite révolution, la vulgarisation de la Kabbale, dont l’étude est traditionnellement réservée aux plus érudits, a valu au Rav Berg de nombreuses critiques. Les autorités rabbiniques lui ont reproché d’ouvrir l’étude du mysticisme sans supervision aux masses, y compris aux non Juifs. Le monde haredi (ultra orthodoxe) s’est notamment offusqué de l’ouverture de cet enseignement aux femmes. Pas de quoi entacher la réputation du gourou américain, auteur d’une vingtaine d’ouvrages, traduits en trente langues. Des milliers d’afficionados vêtus de blanc, munis du Livre du Zohar, et venus pour certains d’Angleterre, de Russie ou des Etats-Unis, se sont massés hier autour de l’ancienne synagogue de Safed, afin de lui rendre un dernier hommage.
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par Nathalie Hamou
le 20.09.2013