Avec Internet, la pédopornographie a explosé dans des proportions affolantes. Si les outils de surveillance existent, les effectifs policiers n’ont pas suivi. Enquête avec la brigade des mineurs de Paris.

Autant le dire tout de suite, ces policiers sont des gens bien. Des hommes et des femmes admirables, qui luttent aux frontières du pire de notre société, pour sauver des vies d’enfants cabossées, traquant parfois de véritables monstres dont même Hollywood n’oserait pas écrire l’histoire. « Le cinéma nous paraît souvent bien fade », confirme en souriant le commissaire Vianney Dyevre, le patron de la brigade de protection des mineurs, un flic un peu à l’ancienne, venu de la Crime, où la tradition a toujours été de manier l’humour pour garder le moral.

Autant, aussi, le dire tout de suite, ces mêmes policiers, à l’évidence, ne sont pas assez nombreux. Ils ne sont « que » 71, compétents sur Paris et les départements de la petite couronne, quand ils étaient une centaine au début des années 90. A l’époque, chaque « groupe » d’enquêteurs comptait jusqu’à 10 fonctionnaires, ils ne sont plus que sept aujourd’hui. Alors, sans se plaindre, ils jonglent.

Vingt-quatre heures sur vingt-quatre, trois cent soixante-cinq jours par an, à surveiller leur front avec les moyens du bord. Comme si la France, en ces temps de terrorisme et de violences urbaines, avait baissé la garde sur le terrain de la délinquance.

source : marianne;fr Par Laurent Valdiguié