« Il m’a dit clairement, “C’est pas fait pour moi, c’est une question d’hygiène” », s’agace un djihadiste au téléphone, depuis la Syrie, auprès d’un interlocuteur en France. L’homme, appelons-le A., est sur écoute. « C’est le Club Med ? On rend visite, on fait rien et on se barre, c’est ça ? (…) Ici, ça commence à chauffer. Ils m’ont dit : “Tu n’amènes plus de Français” (…) Parce que franchement, cela fait sept personnes qui sont venues et qui sont reparties… »

Comme plusieurs centaines de Français qui inquiètent tant les services de renseignement, ils sont partis pour le djihad, la guerre sainte, en Syrie, se sont frottés à l’inconfort des camps d’entraînement… avant de revenir en France sans combattre, et de se faire interpeller. Mi-novembre 2013, quatre hommes âgés de 22 à 35 ans ont été arrêtés dans le Val-de-Marne, mis en examen pour « association de malfaiteurs en vue de la préparation d’actes de terrorisme » et placés en détention provisoire.

Leurs dossiers, comme d’autres qui s’empilent sur les bureaux de la Direction centrale du renseignement intérieur et de la section antiterroriste du parquet de Paris, révèle le quotidien de ces apprentis djihadistes, entre rodomontades islamistes, péripéties familiales et impréparation manifeste.

LE « CERVEAU » NIE TOUTE IMPLICATION

Le « cerveau » présumé de ce quatuor, Y., 24 ans, était assistant d’éducation dans le secondaire. Aujourd’hui au chômage, il est soupçonné d’avoir été un « facilitateur » pour le passage en Syrie, via…

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lire la suite dans : LE MONDE.fr du 1er mars 2014 par Patricia Joly