Guy Roger Mvondo/ Mutations

dimanche 2 novembre 2008

Pour des raisons religieuses, un homme a laissé mourir sa fillette en refusant une transfusion sanguine.

Les habitants du quartier New-Bell à Ebolowa ont été brutalement tirés de leur sommeil matinal le lundi 27 octobre 2008, à cause des pleurs d’une famille éplorée par la disparition de la petite Maeva Lowé Nayang, 10 ans, élève en CEI à l’école publique de New-Bell. Partie de la maison parentale dimanche matin pour le culte, l’infortunée a été bousculée par un taxi-moto à la descente des Amang communément appelée « Quartier bamiléké. »

Transportée d’urgence à l’hôpital provincial, le personnel de permanence au service d’accueil, propose une transfusion sanguine à ses parents. Contre toute attente, Moise Nayang, le père de l’enfant, témoin de Jéhovah pratiquant, s’oppose formellement à la volonté des professionnels de la santé. Informé, Jean Fernand Ekobo, le directeur dudit hôpital, exige rapidement un bilan d’urgence dont le résultat fait état d’une anémie sévère causée par l’hémorragie. Vu la gravité de la situation, le patron de l’hôpital conseille la transfusion sanguine aux parents de l’accidentée qui restent fermes sur la décision prise par le père.

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Le souci de faire prévaloir la raison va finalement aboutir à une altercation entre les médecins et la famille de la patiente qui refuse de céder même sous la menace d’informer les autorités. Toutes choses qui ne faisaient que retarder la prise en charge de l’innocente dont la santé chancelait davantage. Voyant venir le pire, Colette Lele, la mère de l’enfant qui se morfondait à l’accueil, finit par rejoindre le camp des médecins. Elle agresse même verbalement son mari qui, soutenu par les autres membres de cette communauté religieuse, déclare à qui veut l’entendre que le médecin de l’église installé à Yaoundé peut sauver sa fille sans pratiquer la transfusion sanguine.

Dans la nuit de dimanche à lundi, Moise Nayang, orchestre une évacuation clandestine à destination de la capitale. Malheureusement, l’ange de la mort interrompt son voyage à une dizaine de kilomètres d’Ebolowa. Le retour dans la ville est sanctionné par son interpellation par les policiers qui l’entendront toute la matinée, tandis que le reste de la famille s’active à placer le corps à la morgue d’Ekombité. Les sources proches du dossier révèlent que le mis en cause aurait été provisoirement relâché durant la période des obsèques. En attendant que les enquêtes reprennent leur cours normal.

http://journalchretien.net/article17131.html