PARIS, 15 sept 2008 (AFP)

Le maire socialiste de Paris, Bertrand Delanoë, a critiqué le concept de “laïcité positive” développé par le président Nicolas Sarkozy, regrettant “la faute de français” car “laïcité positive” est selon lui “un pléonasme”.

Lundi soir, devant plus de 200 personnes réunies à la mairie du Xème pour le premier d’une nouvelle tournée de comptes-rendus de mandat (année 2008) qui le mèneront dans les 20 arrondissements jusqu’en janvier 2009, le maire a affirmé que “la République par essence est neutre”.

“Je regrette la faute de français du président de la République car laïcité positive, c’est un pléonasme”, a-t-il dit, répondant à une question sur la laïcité, au lendemain de la visite en France du pape Benoît XVI .

“La liberté c’est la liberté de croire ou de ne pas croire, et si l’on croit, d’avoir la liberté de culte”, a-t-il déclaré en référence à la devise de la République, qui affirme “l’égalité entre tous les citoyens croyants ou non”. “Pour que cela marche, il faut que l’on soit sûr qu’il ne peut pas y avoir de vérité religieuse officielle”.

“Nous ne céderons pas 1 millimètre aux sectes, pour autant que nous en avons le pouvoir”, a déclaré le maire de Paris en réponse à une question, affirmant que “le phénomène sectaire avilit l’homme”.

Cette année les Parisiens peuvent poser leurs questions par internet (25% de questions sur les déplacements et 15% sur la problématique de la solidarité dans le Xème remporté par le socialiste Rémi Féraud avec 75% des suffrages en mars dernier).

Comme lors de son premier mandat, le maire a aussi répondu à la salle, affirmant sa volonté de reconquérir “par tronçons” les voies sur berges: “J’entends au cours de ce mandat qu”il y ait certaines parties des voies sur berges qui soient rendues totalement aux amoureux de Paris, douze mois par an”.

Interrogé sur la sécurité de passages du Xème, le maire a dit “ne pas être satisfait” de la situation de la sécurité à Paris. “Je ne suis ni angélique, ni en faveur du fichier Edvige”, a-t-il dit, évoquant “une crise économique et sociale terrible en termes de pauvreté”.

Peu avant son arrivée une cinquantaine de personnes avaient manifesté pour le droit au logement devant la mairie du Xème, avant qu’une délégation soit reçue.