A partir du lundi 14 octobre, la cour d’appel de Caen consacrera trois journées entières pour examiner le dossier de la secte de Lisieux. Françoise Dercle a fait appel du jugement du tribunal de Lisieux prononcé le 22 janvier dernier et la condamnant à quatre ans de prison ferme. Les dommages et intérêts sont énormes : près de 500.000 euros.
Abus frauduleux de l’ignorance ou de la faiblesse d’une personne vulnérable pour la conduire à un acte ou à une abstention préjudiciable. Françoise Dercle, présentée comme le gourou de la secte de Lisieux, devait répondre de cette accusation en janvier dernier devant le tribunal de Lisieux.. Les dommages et intérêts alloués à la vingtaine de victimes sont très importants : 489 500 euros.
L’affaire est partie avec une dénonciation anonyme à la police judiciaire de Caen. Les enquêteurs sont alertés d’une « activité sectaire de l’association « Torrent de vie » ». Les parents d’une future victime veulent attirer l’attention sur les dangers que court leur fille alors âgée de 39 ans et « en quête spirituelle ».
« Embrigadement, isolement, emprise… » Ces mots apparaissent dans le dossier. Des scènes, aussi. Telle celle où un homme qui avait dansé au son du tam tam s’est roulé au sol. Il est aussi question d’argent. Beaucoup. Des investigations financières démontrent d’importants mouvements de fonds. Comme ces 120.000 euros versés en 2003 et 2004 au profit de l’association « Torrent de vie ». Un nouveau témoignage dénonce, en novembre 2006, des violences, y compris sexuelles.
Un expert a conclu à « un phénomème d’emprise ayant altéré le discernement et conduisant à des actes préjudiciables ». Comme ces « navigations et mêlées » entre membres de la secte.
Si sept personnes ont été mises en examen, au final, seule Françoise Dercle s’est retrouvée devant les juges du tribunal correctionnel de Lisieux en novembre 2012.
« Tout le monde me lâche »
« Nous étions tous ensemble et aujourd’hui tout le monde me lâche », avait avancé la prévenue pour sa défense.
Au procès, en première instance, une victime avait déclaré : « Avec le recul, c’est très impressionnant de constater que je me suis fait avoir ». Une autre avait comparé son embrigadement « à une toile d’araignée, une fois que l’on est dedans, on ne peut plus s’en sortir ». Une des vingt victimes avait également indiqué : « Nous étions tous endoctrinés. Tout cela aurait pu finir par un suicide collectif ».
Trois jours de débat ne seront sans doute pas de trop, à partir du 14 octobre, pour faire toute la lumière sur cette affaire qui avait défrayé la chronique dans la capitale du pays d’Auge. Une question est d’ores et déjà posée : les débats auront-ils lieu à huis clos comme en novembre à Lisieux, faisant ainsi peser encore plus un épais mystère sur le dossier. Réponse le 14 octobre, en début de matinée.

Si plusieurs personnes ont été inquiétées au début de l’affaire, seule Françoise Dercle s’est retrouvée à la barre du tribunal.

source : http://www.leveildelisieux.fr/2013/10/14/lundi-a-caen-ouverture-du-proces-en-appel-de-la-secte-de-lisieux/