A Winterthour et aux environs, les hôtels affichent complet pour ces deux prochaines nuits. Depuis longtemps déjà, les chambres ont été réservées par celles et ceux qui veulent rencontrer «João de Deus».

Car tel Jésus il y a 2000 ans, le guérisseur brésilien est réputé faire des «miracles». Et sa réputation dans les milieux ésotériques l’a précédé: João de Deus, de son vrai nom João Teixeira da Faria, exerce son don de guérisseur depuis l’âge de 16 ans. Il en a aujourd’hui 70 et se présente lui-même comme «le plus connu au monde des médiums-en-transe». Dans la foulée, son surnom a été anglicisé en «John of God».

Pour la première fois en Suisse

En plus de cinquante ans, João de Deus a fait de nombreux adaptes de par le monde, également en Suisse. Le magazine L’Hebdo s’en est fait récemment l’écho à l’occasion d’un reportage sur place, à la Casa de Dom Inácio de Loyola, sise à Abadiânia, à 150 km de Brasília.

Pour trois jours, ceux qui espèrent vaincre leur cancer, surmonter leur paralysie, leur maladie chronique ou leur mal-être n’ont plus besoin de traverser l’Atlantique pour espérer guérir. Ils peuvent rencontrer le guérisseur en Suisse. D’où l’afflux massif de pèlerins à Winterthour, venus de tout le pays mais aussi de l’étranger, de France également.

Tout en blanc et sur quatre colonnes

Vu l’afflux, tout est minutieusement préparé. Préalable indispensable en vue de la rencontre et d’un éventuel miracle, les pèlerins doivent être entièrement vêtus de blanc, explique le Tages-Anzeiger dans son édition de lundi. «Parce que le blanc est lumière et pureté».

Un marathon de plusieurs heures attend chaque visiteur avant de pouvoir rencontrer John of God. D’où la tenue de présentations et l’installation de zones de méditation, de prière et de «purification». Des lieux de passage jugés nécessaires à la guérison. A aucun moment, les pèlerins ne doivent croiser les bras ou les jambes, pour ne pas perturber les flux d’énergie.

Dès le départ, les gens doivent se séparer en quatre colonnes: la première est dédiée aux personnes qui font leur première visite au médium, la deuxième à celles qui l’ont déjà rencontré, une «file d’opération» est prévue pour les visiteurs qui souhaitent une «intervention spirituelle» et une quatrième file , «de révision», est réservée à ceux qui ont déjà subi pareille «opération» par le passé.

Interventions avec des ciseaux

Au Brésil, John of God procède régulièrement sur eux à une intervention, le plus souvent avec des ciseaux ou des pincettes. Ces «opérations» sont censées lui permettre de retirer du corps, notamment par le nez, des tissus malades ou des tumeurs.

Cette manière de faire vaut au guérisseur brésilien de nombreuses critiques. Celles-ci proviennent notamment des milieux médicaux, dans la mesure où lui-même n’a aucune formation en médecine et encore moins en chirurgie.

Pour cette raison ou pour d’autres, John of God ne fera pas de telles «opérations» à Winterthour. Si nécessaire, les participants seront invités à se rendre au Brésil. Ils sont d’emblée avertis en outre que, compte tenu de l’afflux de participants, la rencontre avec le guérisseur sera «très rapide».

159 francs, y compris la soupe consacrée

Selon le site Internet ouvert pour l’occasion, il ne reste que quelques places pour la journée de mercredi. Pour l’occasion, les adaptes ou curieux devront débourser 159 francs ou 130 euros. Le prix comprend un déjeuner et «la soupe consacrée».

Le succès de la rencontre dépend de plusieurs facteurs. John of God, qui est en transe au moment où ses patients le consultent, dit n’être qu’un intermédiaire vers la guérison. Selon lui, celle-ci vient pour un quart des esprits (25%), pour un autre quart de Dieu et pour les 50% restants des visiteurs eux-mêmes. (Newsnet)

Par Marc-Henri Jobin. le 16.07.2012

http://www.lematin.ch/societe/Des-milliers-de-Suisses-esperent-un-miracle-de-John-of-God-/story/21248649