publié le 07/04/2010 08:39

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{{La Miviludes rend son rapport annuel ce mercredi avec pour principale cible les néo-chamans et les nutritionnistes fantaisistes.}}

La fin de la détox ? Néo-chamans et nutritionnistes fantaisistes sont au coeur du rapport annuel de Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) publié mercredi et qui prévient des effets dévastateurs de ces pratiques en plein développement. Les dérives sectaires, caractérisées notamment par l’emprise morale et la coupure avec l’environnement d’origine, touchent actuellement “500.000 de nos concitoyens, de manière directe ou par ricochet”, selon le président de la Mission.

La Miviludes relève que ces nouveaux guides prospèrent au nom de l’épanouissement spirituel, du développement personnel et de la purification du corps et souligne les dangers de techniques mal maîtrisées qui peuvent entrainer emprise psychologique et rupture sociale, deux caractéristiques de la dérive sectaire.

{{Néo-chaman}}

La Mission ne remet pas en cause le pouvoir du chaman traditionnel – “passeur” entre les esprits et les membres de son groupe – ni sa connaissance des plantes hallucinogènes locales.

Elle s’inquiète en revanche de l’action de gourous qui proposent le “voyage” sans avoir la maîtrise des techniques ancestrales, citant des cas de morts, de folie et de comas parmi des adeptes. Elle rappelle aussi que parmi les produits utilisés, l’iboga et l’ayalhuasca sont classés comme stupéfiants, que le datura et la “sauge des devins’ sont des hallucinogènes.

{{Nutrition}}

La Miviludes consacre un chapitre à la nutrition et à ses dérives possibles, relevant les risques du jeûne excessif ou du régime exclusivement végétalien pour les enfants, de l’abandon des médecines classiques au profit de régimes censés guérir tous les maux, y compris le cancer, des stages associant le jeûne et la randonnée jusqu’à l’épuisement. Elle propose notamment de développer l’expertise scientifique des produits autour de la nutrition, régimes et compléments alimentaires et de lutter contre les infractions au titre de l’exercice illégal de la médecine ou de la pharmacie.

{{Mineurs}}

La Mission a étudié la situation des mineurs face au risque sectaire, au sein de la famille ou dans la société. Elle consacre un chapitre aux droits de l’enfant face aux convictions de ses parents et au rôle du juge dans une situation de conflit, particulièrement en ce qui concerne l’attribution de l’autorité parentale au moment d’une séparation.

Le président de la Miviludes, Georges Fenech, salue les avancées réalisées en 2009: l’enquête sur l’éducation à domicile pour mieux connaître l’ampleur du phénomène et identifier le risque sectaire, la formation des magistrats aux dérives sectaires ou encore la définition et l’encadrement du titre de psychothérapeute (loi du 21 juillet 2009).

{{Répression}}

Il se félicite aussi des directives du ministère du Travail pour lutter contre le travail dissimulé (nombre de sectes font travailler leurs adeptes sans salaire ni couverture sociale) et de la création par le ministère de l’Intérieur de la CAIMADES (Cellule d’assistance et d”intervention en matière de dérives sectaires) au sein de l’Office central de répression des violences aux personnes.

A l’avenir Georges Fenech veut développer la coordination au sein de l’Europe et propose la mise en oeuvre d’un “programme européen sur les dérives sectaires” qui pourrait être placé auprès de l’Agence européenne des droits fondamentaux.