Après un premier rapport, il y a un an, qui jugeait défavorablement le projet gouvernemental de regroupement des détenus islamistes dans cinq quartiers dédiés, la contrôleure générale des lieux de privation de liberté, Adeline Hazan, a voulu passer au crible les premiers mois de cette expérimentation initiée dans la foulée des attentats de janvier 2015 à Paris.

Trois contrôleurs se sont donc rendus ces derniers mois, entre février et mai, dans les quatre établissements concernés – Fresnes (Val-de-Marne), Lille-Annoeullin (Nord), Osny (Val-d’Oise) et Fleury-Mérogis (Essonne) – où ils ont rencontré la quasi-totalité des 64 détenus présents (117 places disponibles) et des personnes chargées de leur prise en charge et surveillance.

1 500 des 66 000 détenus en France sont «radicalisés»
Le rapport d’Adeline Hazan constate que, au sein des structures visitées, l’argument initial de la lutte contre le prosélytisme en prison n’est plus mis en avant, au profit de la simple volonté d’organiser «une prise en charge adaptée des détenus radicalisés». Mais tous les détenus pour faits de terrorisme islamiste n’y sont pas et la contrôleure s’interroge sur les critères «pas clairement explicités» de l’administration pénitentiaire.

Le gouvernement estime que 1 500 des 66 000 détenus en France sont «radicalisés», et que sur l’ensemble des personnes radicalisées, quelque 15% «basculeraient» en prison. Sur les 64 détenus placés dans ces unités dédiées, les deux tiers (41) concernés ont moins de 30 ans, et quarante d’entre eux sont incarcérés pour la première fois. Plus de la moitié sont des célibataires sans enfants. Mais ces 64 cas ne représentent qu’une fraction des quelques 300 personnes incarcérées en France pour des faits de terrorisme lié à l’islam radical.

source :
http://www.estrepublicain.fr/actualite/2016/07/06/detenus-islamistes-regroupes-en-prison-la-fausse-bonne-idee