9 avril 2010

[http://www.lequotidien.re/actualites/c-tait-en-direct/99871-proces-verbard-deux-ans-de-prison-pour-juliano-verbard-et-fabrice-michel.html->http://www.lequotidien.re/actualites/c-tait-en-direct/99871-proces-verbard-deux-ans-de-prison-pour-juliano-verbard-et-fabrice-michel.html]

Saint-Denis – A la reprise d’audience, à 14 h au tribunal correctionnel, c’est Me Céline Cauchepin qui a pris la parole pour défendre les intérêts de Marie-Noëlie Latchoumane: “Ma cliente est la personne la plus discrète dans ce dossier, celle que tout le monde oublie. Son rôle dans les violences est confus, pas clair. La seule chose qu’elle reconnaît lors de sa garde à vue, c’est une petite tape à la victime. Depuis les faits, elle ne fréquente plus le groupe de prière. L’envoyer en prison ne serait pas utile à la société”.

Au nom de Claire Marie Madeleine Mazaka, Me Martine Leveneur a estimé que “la peine requise de trois mois de prison ferme n’est absolument pas justifiée et ne correspond pas à la personnalité de ma cliente, qui a 65 ans et qui n’avait jamais eu affaire avec la justice. Je vous demande une peine entièrement assortie du sursis”.

Me Sophie Vidal a soutenu la position de sa cliente Corinne Michel: “Elle n’a jamais dit que les faits ne s’étaient pas passés, mais elle assure qu’elle n’était pas présente à ce moment-là. Je ne comprends pas le clivage fait par le parquet dans ses réquisitions entre ceux qui ont pris leurs distances avec la secte et ceux qui sont restés fidèles à leurs convictions, les peines requises contre les premiers étant deux fois moins lourdes que celles requises contre les seconds.” L’avocate demande la relaxe pour sa cliente.

Me Catherine Moissonnier a pour mission de défendre les époux Michel, parents de Corinne et Fabrice. “Contrairement à ce que dit le parquet, c’est bel et bien le procès d’une secte qui a lieu aujourd’hui, et non le procès de ce qui s’est passé le 27 novembre 2006” (date des faits de violences sur mineur, objet du procès d’aujourd’hui, Ndlr). “On a décidé qu’il y avait un noyau dur dans cette secte, et ce noyau dur on a décidé de l’éliminer”. (…) Monsieur le président, vous ne pouvez que relaxer mes clients car il n’y a pas d’élément constitutif dans ce dossier. A défaut, si vous estimez qu’ils sont coupables, vous prononcerez une peine avec sursis, car leur casier judiciaire est vierge jusqu’à maintenant”.

Me Chrystel Videlot-Clerc est l’avocate de Fabrice Michel. “Etant donné le nombre d’affaires qui arrivent, il est clair que l’avenir carcéral de mon client ne se joue pas aujourd’hui. A mes yeux, les trois procès de ce mois d’avril (un second procès correctionnel pour recel de malfaiteurs et un procès d’assises pour viol, Ndlr) ne concernent qu’une seule et même affaire et il n’aurait pas fallu disjoindre les trois dossiers. Je trouve profondément hypocrite de dire qu’on ne fait pas le procès d’une secte, alors qu’on ne parle que de ça aujourd’hui”.

Me Nicolas Normand a conclu les plaidoiries de la défense. Il représente les intérêts de Juliano Verbard. L’avocat a comme à son habitude joué allègrement sur le registre de la provocation: “A la Réunion, les mouvements sectaires pullulent. Juliano Verbard, c’est un voyant, il y en a tant d’autres… En rassemblant 300 à 400 personnes, Juliano Verbard a commencé à déranger certains. Il a été victime de son succès. Ses adeptes, ce sont des dissidents de l’Eglise catholique. (…) Les faits de violence sont avérés, mais il faut ramener les choses à leur juste valeur. Oui, il s’est passé quelque chose dans la première maison, et quelque chose de plus “costaud” dans la deuxième maison.

“Faut arrêter le fantasme avec Juliano Verbard”, a conclu l’avocat avant de lancer au tribunal un retentissant “A bientôt”.

{{Les peines}}

Juliano Verbard: 2 ans ferme.

Fabrice Michel: 2 ans ferme.

Alexin Michel: 10 mois sursis.

Lucie Michel: 10 mois sursis.

Corinne Michel: 8 mois sursis.

Serge B. père de la victime (*): 12 mois dont dix avec sursis.

Marie-Rose B. mère de la victime (*): 10 mois dont dix avec sursis.

Marie-Noëlle Latchoumane: 8 mois dont six avec sursis.

Sandrine Hoarau: 12 mois avec sursis.

Claire-Marie Madeleine Mazaka: 6 mois avec sursis.

(*) Nous ne révélons pas l’identité des parents pour protéger l’anonymat de la victime.