Le Chapitre général de la Fraternité Saint-Pie X se poursuivra jusqu’au samedi 14 juillet. La réunion de travail a pour but d’étudier les questions qui se posent entre les chapitres électifs qui se tiennent tous les douze ans, dont le prochain se tiendra en juillet 2018.

Si rien ne filtre, il n’est utopique de penser que les discussions portent sur le rapprochement envisagé avec le Vatican. Un sujet qui divise les traditionalistes dans un contexte de tensions qui se sont accrues ces dernières semaines. Sur son site, la FSSPX signale que « dans le contexte présent, après la réponse du cardinal William Levada, ancien préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, le 14 juin 2012, ce chapitre permet au Supérieur général, Mgr Bernard Fellay, d’exposer l’état des relations de la Fraternité Saint-Pie X avec Rome, et de recueillir l’avis des capitulants sur ce sujet ». Et d’ajouter, comme pour rassurer ses membres : « Les entretiens se déroulent dans une atmosphère fraternelle, empreinte de franche cordialité ». C’est en général ce type de phraséologie que l’on utilise pour qualifier des discussions qui ne doivent pas être sereine. La FSSPX est traversée par de fortes tensions.
Le préambule doctrinal proposé par Rome à la discussion fait l’objet de vifs débats. Selon certaines sources, un tiers de la Fraternité serait opposé à Mgr Bernard Fellay, son supérieur général, et à tout accord. Bien sûr, officiellement, il n’y a pas de dissensions. « Aucun groupe ni prêtre n’a annoncé qu’il quittait la Fraternité », a affirmé l’abbé Grégoire Célier, porte-parole du district de France de la Fraternité. Mais, on se rappelera que de profondes divisions sont apparues ces dernières semaines entre la majorité conduite par Mgr Bernard Fellay, favorable à un accord avec Rome, et une aile dure qui lui est hostile. Certains observateurs estiment que cette dernière pourrait tenter un coup de force pendant le chapitre.

Une aile dure opposée à tout accord

Rappelons qu’un échange de courriers publié sur Internet a montré le profond désaccord entre le chef des lefebvristes et les trois autres évêques de la Fraternité qui ont condamné tout accord pratique. Plus récemment, la mise à l’écart de Mgr Richard Williamson, en raison de « ses prises de position appelant à la rébellion » a été un nouveau signe des tensions internes. Selon plusieurs observateurs, Mgr Fellay voudrait incontestablement un accord, pour lequel il s’est beaucoup investi. Il a notamment déclaré lors de son homélie du 29 juin à l’occasion des ordinations : « Nous sommes romains et cela, il ne faut pas le lâcher. Même si nous devons souffrir de la Rome actuelle, il ne faut pas renoncer à Rome, tête de l’Église ».

Ces mêmes observateurs estime que Mgr Fellay semble vouloir donner des gages des deux côtés. A Rome, en écartant Mgr Williamson du chapitre général et en refusant d’ordonner des prêtres dans les communautés « amies » les plus rétives à un accord. Ensuite à ses fidèles, en refusant de céder devant les nouvelles conditions posées par la dernière version du préambule doctrinal, proposée par le pape.

Voilà pourquoi, dans ce contexte de pressions et de fuites, ce chapitre général de mi-mandat pour Mgr Fellay, réélu en 2006 pour douze ans, devrait être l’occasion d’évaluer les soutiens dont il bénéficie. Il sait que la plupart des districts lui sont acquis, en particulier les plus importants, à savoir l’Allemagne et les États-Unis. Pour les spécialistes, les districts d’Irlande et d’Angleterre sont en revanche farouchement opposés à tout accord, et la France, qui représente un tiers de la Fraternité, pose elle aussi problème : sur les 37 prieurés français, entre un quart et un tiers y seraient opposés.

Au total, selon plusieurs observateurs interrogés par La Croix, un tiers de la Fraternité serait acquis à Mgr Fellay, un autre tiers, « les légitimistes », le suivrait quoi qu’il arrive, mais un dernier tiers serait hostile à tout accord avec Rome et au supérieur général.

source :InfoCatho.be
12/07/2012

lJJD (avec La Croix)

http://info.catho.be/2012/07/12/dissensions-au-sein-de-la-fsspx/