L’association périgourdine Sidaventure est dans le collimateur de la justice. Du village de Saint-Michel-de-Double, dans le canton de Mussidan, le président de cette association, Christian Cavalli, via Internet, s’adresse aux malades du sida. Il leur promet la guérison via un remède « provenant de Madagascar » et « à base de plantes ». Surtout, il conseille aux malades, pour suivre ce protocole – baptisé « A72 » ou « JMAR » – d’arrêter leurs trithérapies qui constituent aujourd’hui le moyen le plus efficace de continuer à vivre avec le sida.
En mars 2009, l’agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (l’Afssaps) lance une mise en garde en rappelant qu’elle n’a donné aucune autorisation à ce traitement. L’autorité précise notamment que « la condition préalable de l’arrêt du traitement antirétroviral peut entraîner un danger pour la sécurité des patients ».
De son côté Christian Cavalli, qui rappelle qu’il est lui-même « atteint du sida », s’est mis en tête d’obtenir des essais en France. Il réussit à convaincre des malades de se prêter aux essais. Début 2010, « j’en avais réuni 80, prêts à participer aux essais » assure-t-il.
Plainte déposée
Sur alerte de l’Afssaps et des associations nationales de lutte contre le sida une plainte est alors déposée contre le président de l’association en avril 2010. Une plainte pour les motifs suivants « mise en danger de la vie d’autrui, publicité auprès d’un public d’un médicament à usage humain sans autorisation, pratique de recherches biomédicales sans autorisations, exercice illégal de la pharmacie et de la médecine et infraction à la législation de substances vénéneuses ». Une première perquisition à son domicile a eu lieu en juillet dernier. « Ils m’ont saisi mon ordinateur et la liste des personnes prêtes à participer aux essais. » De fait la procédure stoppe les projets d’essais de ce remède malgache. Puis Christian Cavalli a été entendu le 13 janvier dernier par les gendarmes et est à nouveau convoqué dans les semaines à venir. À Périgueux, l’Adfi, l’Association de défense de la famille et de l’individu, présidée par Dominique Poumeyrol, a eu connaissance du dossier. Elle lance une alerte contre « le remède miracle » et contre l’association qui présente selon elle, « certaines caractéristiques d’une secte ». Mais Christian Cavalli n’en démord pas. « Je ne baisserai pas les bras. Il s’agit d’un remède malgache efficace contre le VIH. »
Suite à ces accusations, il affirme avoir lui même arrêté son traitement contre la maladie pour privilégier « ce remède ».
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SUD OUEST / 5 février 2011 09h00 | Par Marie Gasc