La société Carrefour a été condamnée jeudi, par le conseil des Prud’hommes de Lyon, pour avoir licencié en 2010 une caissière voilée.
Interrogée, une porte-parole du groupe a indiqué que l’entreprise ne souhaitait pas réagir avant d’avoir pris connaissance des motivations de ce jugement.

Interdit dans le règlement intérieur
Hôtesse d’accueil dans un hypermarché de Villeurbanne (Rhône), elle avait fait l’objet d’une procédure de licenciement après être revenue d’un congé parental en portant un foulard sur sa tête manifestant son appartenance à la religion musulmane.

Selon le groupe de grande distribution, la décision de son ex-salariée contrevient au règlement intérieur interdisant tout signe ostentatoire à caractère politique, syndical et religieux pour les personnes en relation avec la clientèle.

Neutralité absolue
Or, pour Me Haouda Hathroubi, conseil de l’ex-salariée, le principe de « neutralité absolue » édictée dans le règlement intérieur se heurte à celui de la liberté religieuse garantie par la constitution française et la cour européenne des droits de l’homme. « Ma cliente pense que travailler au sein de la société Carrefour tout en manifestant sa croyance n’est pas contradiction avec son contrat de travail », a déclaré Me Hathroubi qui s’est félicitée de la décision prud’homale. « Elle a eu l’impression d’être victime de discrimination. Cette décision lui permet d’être restituée dans sa dignité », a commenté l’avocate.

Les deux parties ont deux mois pour interjeter appel de la décision.

source :Ouest-France EntreprisesOuest-France.fr
En partenariat avecoseo
et AFP 18/09/2014