Pour protéger les enfants, plus vulnérables que les adultes, une Convention internationale des droits de l’enfant a été crée en 1989. Ce traité fondamental a été adopté à l’unanimité par l’ONU pour reconnaître les enfants mineurs comme des êtres à part entière, porteurs de droits sociaux, économiques, culturels, civils et politiques. Ces droits fondamentaux, obligatoires et non négociables sont ainsi inscrits dans la Convention internationale des Droits de l’enfant. En outre, 195 Etats (excepté les Etats-Unis et la Somalie) se sont engagés à défendre et à garantir les droits de tous les enfants sans distinction et à répondre de ces engagements devant les Nations unies. Il s’agit donc du traité relatif aux droits humains le plus largement ratifié de l’histoire, précise l’Unicef.
Que contient la Convention des droits de l’enfant ?
Concrètement, cette convention contenant 54 articles détermine ce à quoi les enfants ont droit, afin de les protéger du monde qui les entoure. Parmi ceux-ci, le droit d’avoir un nom, une nationalité, une identité, celui d’être soigné, protégé des maladies, d’avoir une alimentation suffisante et équilibrée. Le texte précise que les enfants ont le droit d’aller à l’école, d’être protégé de la violence, de la maltraitance, de la discrimination et de toute forme d’abus et d’exploitation, le droit de ne pas faire la guerre, ni de la subir, le droit d’avoir un refuge, d’être secouru, et d’avoir des conditions de vie décentes, le droit de jouer et d’avoir des loisirs; le droit à la liberté d’information, d’expression et de participation, le droit d’avoir une famille, d’être entouré et aimé. Enfin, quatre principes fondamentaux sont mis en avant : la non-discrimination, l’intérêt supérieur de l’enfant, le droit de vivre, survivre et se développer, ainsi que le respect des opinions de l’enfant.
30 ans des droits de l’enfant
Le 20 novembre 2019 marque le 30e anniversaire de l’adoption de la Convention internationale relative aux droits de l’enfant (CIDE). Pour l’occasion, l’Unicef se mobilise pour sensibiliser les pouvoirs publics. « L’objectif est de faire en sorte que les droits énoncés dans la CIDE soient une réalité pour tous les enfants en France, mais aussi que la France agisse pour les droits des enfants à l’international. Le 20 novembre, nous demanderons aux représentants de l’Etat de s’engager sur la base de 12 actes concrets pour que le traité ne reste pas lettre morte« , précise l’Unicef.
Une consultation nationale du Défenseur des droits intitulée « J’ai des droits, entends-moi » est menée auprès des enfants âgés de 4 à 18 ans. En partenariat avec près de 50 associations et structures qui luttent pour le respect des droits de l’enfant en France, elle a permis à 2 200 enfants de faire entendre leur voix pour faire bouger les choses. Ce 20 novembre 2019, les plus jeunes questionneront les décideurs sur la réalisation de leurs droits et partageront 276 propositions pour les années à venir. Voici quelques unes des propositions des enfants ainsi que leurs témoignages :
- Mieux connaître les droits de l’enfant : « Il faudrait former les jeunes parents et les professionnels qui travaillent avec des enfants, pour qu’ils connaissent leurs droits.
- Le droit des mineurs non accompagnés : « Si je pouvais me donner des droits, je ferais en sorte que les expertises sur mon âge se fassent plus rapidement ».
- Le droit de s’exprimer et d’être entendu : « Faciliter le droit de manifestation pour les mineurs, notamment pour qu’ils puissent exprimer leur droit de vivre dans une planète durable ».
- Le droit à l’éducation et aux loisirs : « Il faudrait simplifier et uniformiser les pièces requises lors de l’inscription scolaire afin de permettre aux enfants vivant dans les bidonvilles, squats, hôtels sociaux, d’accéder plus facilement à l’école »,
- Le droit à l’égalité : « Souvent des parents disent à leurs enfants : « ne traîne pas avec lui. Il est en foyer » . Je le sais parce que mes copains me disent que leurs parents le leur ont dit. Et ça, avant même de me connaître. Je n’ai pas aimé être différencié des autres »
- Le droit au meilleur état de santé possible : « On devrait avoir le droit de dormir et de manger ».
- Le droit de vivre en famille : « S’il y a un placement des grands dans une famille, il faut réfléchir systématiquement au fait que les derniers nés doivent être placés aussi. Ça évite les situations de « bébés sacrifiés »
- Le droit à une justice adaptée à son âge : « Nous aimerions qu’il y ait plus de contre-enquêtes pour l’Aide sociale à l’enfance (ASE) afin que la décision prise par la justice ne soit pas basée que sur un seul droit de regard. »
- Le droit d’être protégé contre toute forme de violence : « Il faudrait faire plus de visites au commissariat pour rencontrer les policiers, ou que les policiers viennent plus souvent à l’école, pour nous parler des violences ».
- Droit de l’enfant et numérique : « Ajouter aux programmes scolaires, pour les enfants et les jeunes, un module d’éducation critique au monde numérique
source : Article mis à jour le 24/10/19 15:39 le journal des femmes