Avec seulement une dizaine de cas par an dans le monde, la sanction est rarissime dans l’Église. Dans la communauté des dominicaines de Pontcallec, dans le Morbihan, une religieuse a été expulsée définitivement de sa communauté. La sanction vient d’être validée par le Vatican. Mais la religieuse elle-même ignore le motif invoqué.
Cet automne, la sœur Marie Ferréol est contrainte par des émissaires du Vatican de quitter manu militari la communauté religieuse bretonne dans laquelle elle vit depuis 34 ans. Elle a été exfiltrée en paria, sans même pouvoir récupérer ses affaires.
Son avocate dénonce un simulacre de justice canonique
Cette exclaustration, selon le terme employé dans le droit de l’Église, vient tout juste d’être confirmée, sans donc, que la religieuse n’en connaisse les motifs exacts. Rien de plus qu’une « faute grave », sans rapport avec des affaires de mœurs ou de sexualité.
Sur Europe 1, son avocate Adeline Le Gouvello ironise, disant que sa cliente a au moins évité le bucher. Mais dénonce un simulacre de justice canonique. « Dans un autre temps, on avait finalement de meilleures garanties. Par exemple, au temps de l’Inquisition, il y avait un vrai procès avec des avocats », cingle-t-elle. « Mais en général, nous nous sommes systématiquement heurté à un mur. »
Une querelle théologique ?
Aujourd’hui plus aucun recours n’est possible pour la religieuse. Un irrespect total du droit canon qui pourrait partir d’une simple querelle théologique, d’après des témoignages recueillis par l’avocate. Une fidèle aurait reproché à Marie Ferréol son interprétation des textes de Saint Thomas d’Aquin, avant de faire jouer ses relations, à Rome, pour éloigner la sœur de la communauté…
Aujourd’hui la sœur Marie Ferréol a trouvé refuge dans l’abbaye bénédictine de Notre-Dame de Randol dans le Puy-de-Dôme, où elle espère que le pape François en personne intervienne en sa faveur.
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