{{Cinq ans d’instruction, vingt-cinq tomes sur le bureau des juges : en 1997, la montagne accouche d’une souris dont peut se gausser la scientologie.}}
Le 28 juillet, la cour d’appel de Lyon condamne l’ancien président de la scientologie à Lyon Jean-Jacques Mazier à trois ans d’emprisonnement avec sursis et 500 000 francs d’amende pour homicide involontaire et escroquerie, pour sa responsabilité dans le suicide d’un adepte. Huit mois à un an d’emprisonnement avec sursis et 10 000 à 20 000 francs d’amende sont infligés à cinq autres adeptes, mais neuf autres, poursuivis pour complicité, sont relaxés. Les adversaires des sectes n’en reviennent pas et sont scandalisés : « Nous sommes en état de choc », résume l’Association pour la défense de la famille et des individus. Car finalement personne n’est condamné à de la prison ferme. Pire : la cour a plutôt été clémente en déclarant que cette secte « peut revendiquer le titre de religion et développer en toute liberté ses activités ».
L’affaire avait débuté en 1988 par le suicide à Lyon, de Patrice Vic. Ce dessinateur industriel de 31 ans se réveille en pleine nuit le 24 mars angoissé, perclus de douleurs musculaires. Au comble de l’agitation, il lance soudain à son épouse Nelly : « C’est la seule solution ». Puis il saute par la fenêtre, du douzième étage… La veille, accompagné de Jean-Jacques Mazier, il était venu en vain demander à Nelly que tous deux contractent un emprunt de 30 000 francs pour suivre une cure de « purification ».
25.05.2009, Le progrès