vendredi 16.07.2010, 05:02 – La Voix du Nord

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• {{Six mois de prison avec sursis pour des attouchements sexuels sur une mineure}}

Par deux fois l’audience avait été reportée. Pendant ce laps de temps, C. D. aura eu le temps de préparer sa défense… et de changer de version. Cet homme de soixante-deux ans comparaissait hier devant le tribunal d’Arras pour avoir embrassé sur la bouche et exercé des caresses sur la poitrine d’une fillette de onze ans. Les faits se sont déroulés dans une commune du nord de l’Arrageois.

Pour le week-end de l’Ascension, les 22 et 23 mai 2009, C. D. accueille son petit-neveu avec deux de ses filles. Le week-end s’annonce bien, la petite famille a monté la tente dans le jardin. Et passe une première nuit sans souci. Le lendemain, le petit-neveu et C.D. boivent un peu plus que d’ordinaire au repas. Quand vient le soir, les enfants suivent leur père dans la tente, mais la petite âgée de onze ans prend froid. C. D. lui propose alors de venir dormir dans la seconde chambre de la maison. C’est au moment où elle va se coucher que le prévenu entre dans la chambre, grisé par une grande consommation d’alcool. Il s’allonge aux côtés de l’enfant, lui fait un bisou sur la joue, puis l’embrasse sur la bouche. Le calvaire se poursuit avec des caresses sur la poitrine. La petite, terrorisée, demande à voir son père. C. D. lui demande de ne rien dire. La fillette obéit et ne se plaint que d’un mal de ventre à de son père. Ce dernier, éméché, lui conseille juste de boire un verre d’eau. Elle prend son doudou, et retourne se coucher dans la chambre. Son agresseur revient alors la voir et continue les attouchements jusqu’à ce que l’enfant décide de se réfugier dans la tente pour de bon.

De retour du week-end, elle se confie tout de suite à sa mère. Cette dernière, méfiante envers C.D., avait pourtant mis en garde son mari et demandé de ne pas laisser les enfants seuls avec lui. Devant les enquêteurs, la victime a produit un témoignage cohérent, ne changeant jamais de version. Contrairement à C.D., qui, lors d’une première audition, avait immédiatement reconnu les faits. À la barre, hier, l’homme a tout nié : « Je n’ai jamais eu de geste obscène envers eux », dira-t-il. Le prévenu est allé jusqu’à prétexter un complot orchestré par les témoins de Jéhovah dont la famille de la victime fait partie. « La petite a sûrement été touchée mais pas par moi, pas chez moi. Peut-être lors d’une messe ou d’une réunion. » Un argumentaire qui n’a pas convaincu Élise Bozzolo, substitut du procureur de la République. Malgré les nombreux témoignages favorables à C.D. et qualifiés de « complaisants », la substitut a requis six mois de prison avec sursis. L’avocat de la défense a eu beau faire valoir les difficultés psychologiques de son client et le fait qu’il a avoué « sous l’effet du stress et de la panique », le tribunal a suivi les réquisitions du parquet.

SARAH BINET