Très contagieuse, la rougeole est considérée par l’Organisation mondiale de la Santé comme l’une des principales causes de décès chez les jeunes enfants, malgré l’efficacité du vaccin contre la maladie.
Dans l’immense majorité des cas, les malades ne sont pas vaccinés, contrairement à 96 % du reste de la population israélienne. Yaakov Litzman, le vice-ministre de la Santé en charge du dossier, a lancé une campagne de sensibilisation s’appuyant sur les rabbins, tout en minorant l’épidémie qu’il qualifie de « légère ».
Le 18 novembre, une proposition de loi prévoyant une amende de 2 000 shekels, prélevés sur les allocations familiales, contre les parents refusant de vacciner leurs enfants a été approuvée à l’unanimité par le comité ministériel de la Knesset. Mais il est peu probable, alors que la coalition de Nétanyahou est en crise, que le texte soit voté dans l’immédiat.
Un groupe d’influents rabbins a signé un avis religieux distribué sous forme de prospectus dénonçant les parents récalcitrants comme « meurtriers », violant le principe talmudique du pikuach nefesh qui veut que la préservation de la vie humaine supplante toute autre considération, y compris religieuse.
Mais des sectes minoritaires du mouvement haredi se retranchent derrière la volonté de Dieu. Se mêlent inquiétudes en vogue et méfiance multiséculaire envers le monde moderne et les autorités. Certains avancent aussi des raisons sociales derrière l’épidémie, notamment les conditions de vie insalubres des « craignant-Dieu » et leur difficulté à accéder à l’information, puisque la plupart se passent d’internet.
Source : Liberation & Israël Valley
Un article de Jean Klein pour Israël Valley. Début novembre, une fillette de 18 mois est morte de la rougeole dans une famille religieuse de Méa Shéarim.