{Chaque année en France, une dizaine de bébés sont enlevés par des femmes. Mais les ravisseuses ne font aucun mal aux enfants, elles s’en occupent plutôt bien, avant de les rendre ou de les abandonner. L’une d’entre elles, Stéphanie, a accepté de nous raconter la folie de son geste.}

Le texte en intégralité:

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Dont EXTRAITS /
(…) J’avais l’impression que je ne pouvais en parler à personne, je gardais tout en moi. Un psychologue a proposé de me suivre, mais mes parents, qui sont témoins de Jéhovah, ont répondu que je n’étais pas folle. ”
(…)
Même si j’ai eu peur quand la police m’a encerclée, ce fut aussi un soulagement, car je craignais qu’il ne lui arrive quelque chose. ‘J’ai toujours regretté, je me suis excusée. Dans l’ensemble, les gens ont été gentils avec moi, même les parents du bébé. Au procès, ils ont dit que, par rapport à tout ce que j’avais vécu, ils comprenaient. Je voulais juste lui donner tout l’amour que je n’avais pas reçu. Les câlins avant de dormir, les anniversaires, Noël… tout ce que je ne connaissais pas. Dans ma vie, il n’y avait que l’école et la religion. Dans ma tête, je n’avais pas d’avenir. (Silence.) La religion de mes parents, c’était l’enfer, quand même! (Silence.) Il y avait la prédication, les études bibliques, puis ils m’emmenaient avec eux de maison en maison, je n’avais pas le droit de rester seule ni de côtoyer des gens ‘du monde’, comme ils disaient, c’est-à-dire tous ceux qui ne sont pas témoins de Jéhovah.

A l’école, tout le monde se moquait de moi, on voyait bien que j’étais différente des autres, j’étais toujours toute seule.

Mes parents adoptifs me rabaissaient tout le temps, ils me disaient que je n’arriverais jamais à rien dans la vie. A 17 ans, j’ai fait une fugue pour leur échapper et une tentative de suicide. J’avais des idées noires, je n’arrêtais pas de pleurer. J’ai été hospitalisée, mais quand je suis rentrée chez moi, j’ai été reprise en main par les ‘anciens’, c’est-à-dire les chefs de leur religion.

J’ai dû reprendre la lecture des versets de la Bible, ça a été bourrage de crâne, bourrage de crâne, bourrage de crâne… J’ai tenu quinze jours et j’ai fait une nouvelle fugue
(…)