Le petit Britannique Ashya King, atteint d’une tumeur au cerveau, est parti lundi pour Prague, après avoir quitté l’hôpital de Malaga, dans le sud de l’Espagne, pour être soigné dans la capitale tchèque comme le souhaitaient ses parents.
L’odyssée, qui a mené le petit garçon, alimenté par une sonde naso-gastrique et sa famille à traverser en voiture le sud du Royaume-Uni, la France puis l’Espagne, la police à leurs trousses croyant à un enlèvement, touchait à sa fin après son départ lundi matin en avion pour Prague, où il doit suivre une protonthérapie, au Proton Therapy Center (PTC).

Âgé de cinq ans, Ashya King, opéré récemment d’une tumeur au cerveau, a quitté l’hôpital de Malaga en ambulance aux environs de 06H00 GMT avant de partir dans «un avion médicalisé vers l’hôpital de Prague», l’appareil disposant de «toutes les garanties concernant les soins dont a besoin l’enfant», a indiqué l’hôpital de Malaga dans un communiqué.

A son arrivée à Prague, Ashya King sera admis dans un premier temps dans un autre hôpital, celui de Prague-Motol, a-t-on appris samedi auprès de cet établissement.

Les médecins tchèques qui doivent traiter le petit Britannique Ashya King craignent que ses parents, Témoins de Jéhovah, n’objectent à une transfusion qui pourrait être nécessaire, a indiqué lundi le directeur de l’hôpital pragois où l’enfant est attendu.

«La situation n’est pas habituelle, il y aura peut-être des questions qu’il faudra résoudre», a dit le Dr Miloslav Ludvik, directeur de l’hôpital Prague-Motol. «Les parents sont Témoins de Jéhovah, alors que nous ne pouvons pas exclure l’utilisation de dérivés sanguins lors du traitement», a-t-il souligné.

De son côté, le chef de la clinique pédiatrique d’hématologie et d’oncologie Jan Stary, a indiqué qu’un examen aurait lieu mardi au centre PTC et que la protonthérapie pourrait commencer la semaine prochaine.

Plus tôt la semaine dernière, le Proton Therapy Center avait affirmé que l’enfant devrait d’abord retourner en Grande-Bretagne pour y subir deux cycles de chimiothérapie.

«Si la famille King est d’accord, Ashya pourra suivre à Prague non seulement la protonthérapie, mais aussi la chimiothérapie», avait ensuite indiqué vendredi Iva Tatounova, une responsable du PTC.

Technique de radiothérapie visant à détruire les cellules cancéreuses en les irradiant avec un faisceau de particules, la protonthérapie coûte en République tchèque environ 1,8 million de couronnes (65.000 euros), sensiblement moins qu’aux Etats-Unis (environ 108.000 euros), selon le PTC.

Contrairement à la radiothérapie conventionnelle, elle focalise un faisceau de protons sur les lésions.

– Doutes sur la protonthérapie –

Considérant que le traitement suivi par leur enfant dans un hôpital de Southampton (sud de l’Angleterre) était trop agressif, ses parents, Brett et Neghemeh King, âgés de 51 et 45 ans, avaient décidé de l’emmener à Prague suivre une protonthérapie.

tranLe chef du département de pédiatrie de l’hôpital de Southampton, le docteur Peter Wilson, a toutefois émis des doutes quant à l’efficacité de cette technique dans le cas concret d’Ashya King, dans les colonnes du journal The Guardian de samedi.

«Dans le cas de cette tumeur particulière, la raison pour laquelle le faisceau de protons n’a pas été considéré comme utile, est qu’il faut irradier de toute manière une plus grande partie du cerveau et de la colonne vertébrale», a déclaré le docteur.

Pour financer ce traitement, les parents, Témoins de Jéhovah, avaient décidé de vendre une maison qu’ils possèdent en Espagne.

Le 28 août, ils avaient fait sortir Ashya de l’hôpital de Southampton sans accord médical avant de prendre le ferry avec leurs sept enfants puis de gagner le sud de l’Espagne où ils avaient été arrêtés deux jours plus tard.

La chasse à l’homme lancée contre la famille King avait ému le Royaume-Uni au point que le Premier ministre David Cameron était entré dans le débat, jugeant «important que ce petit garçon reçoive des soins et l’amour de sa famille».

Les parents étaient finalement sortis de prison mardi en Espagne avant de rejoindre leur enfant.

La Haute Cour de Londres a finalement «autorisé» vendredi le transfert du petit garçon à Prague, alors qu’il avait été placé la semaine précédente sous tutelle de la justice britannique.

Dimanche, une réunion entre le centre hospitalier, sa famille et les autorités régionales d’Andalousie avait permis de valider toutes les procédures administratives.

source : AFP 8 SEPTEMBRE 2014 relayé par :liberation.fr/monde