Les jurés de la cour d’assises de Bruxelles ont aussi retenu pour quatre d’entre eux, Xavier Meert, le mari de la victime Mourad Mazouj, Jamila Zian et Fatima Zekhnini, la circonstance aggravante d’avoir provoqué la mort de la victime.

Latifa Hachmi avait suivi des séances de Roqya, un rite musulman de “désenvoûtement”, essentiellement chez elle, rue Waelhem à Schaerbeek, entre fin juin et début août 2004.

Deux exorcistes, Abdelkrim Aznagui (60 ans) et Xavier Meert (34 ans) étaient intervenus, ainsi que le mari de la victime Mourad Mazouj (34 ans) et trois “guérisseuses”, Jamila Zian (44 ans), Fatima Zekhnini (41 ans) et Hayate Saif Nasr (30 ans).

Tous les six devaient répondre de tortures infligées à Latifa Hachmi qui ont provoqué sa mort le 5 août 2004 sans intention de la donner. La victime avait été presque noyée dans un bain d’eau chaude et avait également reçu de nombreux coups de bâton très violents.

Les quatre premiers accusés, Mourad Mazouj, Xavier Meert, Jamila Zian Et Fatima Zekhnini, ont été reconnus coupables des tortures ayant entraîné la mort de Latifa Hachmi sans intention de la donner. Xavier Meert avait notamment poursuivi le traitement malgré la dégradation de l’état de la victime et les inquiétudes dont il avait fait part sur cet état, a stipulé l’arrêt.

Les deux derniers accusés, Abdelkrim Aznagui et Hayate Saïf Nasr, ont également été reconnus coupables de ces tortures mais ont été acquittés de la circonstance aggravante de la mort de Latifa Hachmi.

Les jurés ont notamment considéré que Xavier Meert et Mourad Mazouj étaient les deux responsables des coups qui avaient provoqué la mort.

Ils ont aussi estimé que Jamila Zian et Fatima Zekhnini, appelées le 4 août 2004 par Mourad Mazouj, avaient constaté que la victime était dans un état comateux. Les deux femmes n’avaient pas appelé les secours, se rendant responsables d’abstention coupable. De plus, Jamila Zian avait encore tenté de faire vomir la victime alors qu’elle était inconsciente, ce que les médecins légistes avaient ensuite qualifié de très dangereux.

Les juges ont encore déclaré qu’Abdelkrim Aznagui n’étant intervenu qu’en juin 2004, il n’avait pu se rendre responsable de la mort de Latifa Hachmi. Les mêmes considérations ont valu pour la dernière accusée, Hayate Saif Nasr, laquelle n’avait plus été en contact avec la victime depuis le 29 juillet 2004.

Le débat sur la peine se tiendra lundi dès 9h.

Le Vif.be, avec Belga

http://www.levif.be/info/actualite/belgique/exorcisme-tous-coupables-de-tortures-sur-latifa-hachmi/article-4000112554116.htm#