Des professionnels de la médecine veulent bouter certaines pratiques qu’ils jugent « dangereuses » hors du champ de la médecine (photo d’illustration).

Une tribune signée par plus de 1000 personnes appelle les médecins et les institutions médicales à bannir les pratiques qui n’ont pas de fondement scientifique.

Plus de 1000 personnes ont signé la tribune. Médecins, pharmaciens, enseignants ou simples soutiens, ils sont vent debout contre les « médecines alternatives », comme l’homéopathie et l’acupuncture. Selon eux, elles n’ont rien à faire dans les cabinets des médecins, les pharmacies et les facultés de médecine. Publiée sur le blog « fake médecine« , pour « fausse médecine », ainsi que sur le Figaro Vox, la tribune appelle la communauté médicale à bannir ces pratiques, jugées « dangereuses » par ses rédacteurs qui rappellent leur absence de fondement scientifique.

« (…) En 2018, l’ordre des médecins tolère des pratiques en désaccord avec son propre Code de déontologie et les pouvoirs publics organisent, voire participent, au financement de certaines de ces pratiques », dénonce la tribune. Pourtant, poursuivent les auteurs, les mettre en avant n’est pas sans conséquence. « (…) elles alimentent et s’appuient sur une défiance de fond vis-à-vis de la médecine conventionnelle », avance d’abord la tribune, qui cite les polémiques récentes sur la vaccination. Elles peuvent ensuite « retarde[r] des diagnostics et des traitements nécessaires », poursuit la tribune, notamment dans le cas de « pathologies lourdes comme les cancers ». Pour les marginaliser, les auteurs de la tribune ont leur solution qu’ils exposent.

Ne plus rembourser certains médicaments et soins

Ils proposent d’interdire aux médecins qui promeuvent des pratiques jugées « irrationnelles et dangereuses » de se présenter comme tels, de faire cesser la reconnaissance de certains diplômes, ainsi que de ne plus proposer de diplômes basés sur des pratiques « dont l’efficacité n’aura pas été scientifiquement démontrée ». Le refus de l’évaluation scientifique devrait aussi empêcher le remboursement des soins, poursuivent les auteurs.

Dans la liste des signataires, certains d’entre eux ont choisi de faire figurer leur nom d’utilisateur sur Twitter. Ce n’est pas un hasard. « Nous avons remarqué depuis longtemps l’activisme des pseudo-médecines sur internet, tentant de discréditer notre discipline pour mieux vendre la leur », lit-on sur le site de la pétition. Pour y répondre, une autre page du site propose des vidéos de YouTubeurs spécialisés. Une façon moderne de s’en prendre aux pratiques et communautés dénoncées par les auteurs, qui fleurissent en ligne, même s’ils ont adopté le format éprouvé de la tribune pour s’adresser à leurs pairs et aux institutions médicales.

Ont-ils été entendus? Mardi, une page d’information a en tout cas été publiée sur le site service-public.fr, qui dépend de l’administration. Y sont expliquées les différences « entre la médecine conventionnelle et les pratiques de soins non conventionnelles ». Le texte explique que les « pratiques de soins non conventionnelles ne s’appuient pas sur des études scientifiques ou cliniques montrant leurs modalités d’action, leurs effets, leur efficacité ou encore leur non dangerosité ».

source :

https://www.lexpress.fr/actualite/societe/sante/fake-medecine-des-professionnels-se-rebiffent-contre-les-medecines-alternatives_1994437.html

Par Lucas Godignon, publié le 22/03/2018 à 13:36