25 mai 2009

{Georges Fenech, ancien député du Rhône, préside depuis septembre dernier la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes). Selon lui, le but lucratif de la Scientologie ne fait aucun doute.}

{{La Scientologie est-elle une secte?}}

On n’est pas sur une classification de ce type, même si on assiste à des dérives sectaires. Mais cette organisation soulève incontestablement des inquiétudes sur un certain nombre d’aspects: exigences financières exorbitantes, manipulations mentales, coupures familiales. La Scientologie se propose de faire émerger une contre-société basée sur l’élitisme aux antipodes des valeurs républicaines.

{{Ce mouvement est-il influent?}}

Sa stratégie d’infiltration et de lobbying est très forte derrière des paravents qui sont généralement des ONG. On l’a vu récemment. La Scientologie a réussi à piéger une centaine de parlementaires au sujet de prétendus abus de la psychiatrie. Ces derniers ont interpellé le ministre de la Santé à ce sujet. Les scientologues cherchent coûte que coûte à s’approcher des lieux de pouvoir. Aux USA par exemple, ils ont réussi à rentrer en contact avec les candidats à la présidence du pays. En France, malgré tout, on a réussi à contenir leur volonté d’infiltration.

{{Combien de scientologues compte-t-on en France?}}

Le mouvement revendique 40.000 adhérents. Je pencherais plutôt pour 1.500/2.000 membres. Leur volonté n’est pas d’étoffer considérablement leurs rangs. Mais d’amasser le plus d’argent. Le caractère commercial et lucratif de cette organisation ne fait aucun doute.

Propos recueillis par D.D.

Le télégramme.com