MIVILUDES – Le président de mission de lutte contre les sectes, fait le point sur le phénomène…
Les pouvoirs publics vont sans doute prêcher des convaincus. Mais en matière de lutte contre les sectes, mieux vaut marteler le message. Pourquoi l’Assemblée nationale organise-t-elle ce colloque?
Nous voulons montrer que la représentation nationale est toujours active. En matière de lutte contre les phénomènes sectaires, le législateur est en première ligne. C’est donc très important de prouver qu’il est toujours vigilant.

Car les sectes se sont multipliées en l’espace de dix ans?
Les sectes sont en plein essor. Notamment dans le domaine de la santé. Et puis, nous savons bien que les périodes de crise sont un terreau propice pour les gourous. Aujourd’hui, à la Miviludes, nous avons recensé entre 600 et 900 mouvements ou pratiques sectaires en France.

Qui est le plus menacé?
Selon notre dernière enquête, 25% des Français connaissent un proche qui a été en contact avec une dérive sectaire. Cela fait tout de même douze millions de personnes. Les mineurs sont, bien sûr, les plus exposés. Mais nous avons remarqué que les personnes âgées, dans les maisons de retraite, pouvaient être aussi victimes de charlatans. Nous consacrerons d’ailleurs notre prochain rapport annuel à ce sujet.

De quel œil voyez-vous l’élection présidentielle de l’an prochain?
La vigilance contre les sectes fait consensus. Il n’y a pas la moindre dissonance entre droite et gauche. Notre modèle fonctionne. Le Sénat australien vient même de nous inviter à leur exposer notre façon de travailler.
Source : 20 MINUTES : 26/10/2011 à 03h35
Recueilli par Vincent Vantighem