PARIS, 18 août (Reuters) – Le gouvernement français envisage de mobiliser les hôpitaux
psychiatriques et les psychiatres libéraux dans la lutte contre le terrorisme
pour repérer des individus susceptibles de passer à l’acte, a déclaré vendredi
à RTL le ministre de l’Intérieur.
Les autorités françaises et leurs homologues occidentales sont
de plus en plus confrontées à des attaques commises par des individus
inconnus des services de sécurité mais mentalement
fragiles, comme l'homme qui a foncé lundi sur la terrasse d'une pizzeria de
Seine-et-Marne au volant d'une voiture.
"On a en fait deux types d'attaques aujourd'hui", a résumé Gérard Collomb. "
Vous avez à la fois des attaques planifiées comme celle qui vient de se produire
en Espagne, et puis vous avez des gens qui se radicalisent brutalement avec souvent des
profils psychologiques extrêmement troublés."
"Donc nous sommes en train de travailler avec ma collègue ministre
de la Santé pour essayer de repérer l'ensemble de ces
profils qui demain peuvent passer à l'acte", a-t-il poursuivi.
Il s'agit de "mobiliser l'ensemble des hôpitaux psychiatriques (et)
des psychiatres libéraux, de manière à essayer de parer à cette menace
terroriste individuelle."
L'idée serait notamment de mettre en place des protocoles
prévoyant un "échange" avec les praticiens qui côtoient les gens
ayant "des délires autour de la radicalisation islamique",
a expliqué le ministre de l'Intérieur.
Il a par ailleurs déclaré que le gouvernement avait décidé
de recourir en matière de déradicalisation à des travailleurs
sociaux qui ont l'habitude des cas difficiles plutôt qu'à des
centres spécialisés, notamment pour les enfants de djihadistes
de retour de la zone irako-syrienne.
"Ça ne sera pas forcément dans des centres parce que
l'expérience s'est révélée un échec", a-t-il dit. "Nous sommes
en train de faire une évaluation de tout ce qu'il s'est passé
dans les années précédentes et donc nous allons forger une
doctrine nouvelle sur la déradicalisation."
Le gouvernement a décidé de fermer l'unique centre
de déradicalisation de France, en Indre-et-Loire.
Ouvert à titre expérimental en septembre 2016 pour prendre
en charge 25 personnes sur la base du volontariat, il n'en a
accueillies que neuf et était vide depuis février dernier.
source : Boursorama (Emmanuel Jarry, édité par Yves Clarisse) 18 aout 2017