Sublime en couverture de The Hollywood Reporter, dans un costume trois-pièces seyant, Glenn Close s’impose magnifiquement sur le papier glacé, à 67 ans et de retour à Broadway dans la pièceA Delicate Balance. Dans les pages du magazine, elle parle évidemment de sa carrière très riche, mais également de son passé. Elle ouvre ainsi son coeur sur sa jeunesse dans un culte religieux très conservateur, proche d’une secte.
Liaison fatale, Les 101 Dalmatiens, la série Damages… Glenn Close n’a pas de mal à incarner les personnages les plus impressionnants et charismatiques des écrans. Avant de jouer ces personnages, la comédienne a dû grandir dans des conditions particulière, puisqu’elle a vécu dans ce qu’on pourrait décrire comme une secte, à partir de l’âge de 7 ans. Son père, William Taliaferro Close, était un médecin qui a entraîné sa famille à s’installer dans un des centres de l’organisation Moral Re-Armement, jusqu’à les faire vivre ensuite dans le quartier général en Suisse.
« Pendant des années, je n’ai pas fait confiance à mes instincts, car toutes mes croyances m’étaient imposées par d’autres. De manière générale, nous n’étions pas autorisés à faire quoi que ce soit, ou alors on nous faisait culpabiliser sur tout désir qui pourrait sembler non naturel. » Le culte dirige tout ce que chaque personne doit ressentir et vivre, et c’est ce qu’elle subit de 7 à 22 ans. On imagine à peine le douloureux impact que cela peut avoir sur l’épanouissement d’une jeune femme…
Sur sa page Wikipedia, le Moral Re-Armament est présenté ainsi : « Une organisation non gouvernementale internationale (…) qui entend fédérer et former tous ceux qui sont prêts à s’impliquer personnellement pour oeuvrer à la promotion de la paix, la bonne gouvernance, une économie juste et durable. Elle promeut la pratique du dialogue, le changement des comportements et le rétablissement de la confiance interpersonnelle. Elle jouit d’un statut consultatif auprès de l’Ecosoc (Nations unies) et du Conseil de l’Europe. » Le groupe est désormais rebaptisé Initiatives of Change.
Dans The Hollywood Reporter, une autre description est faite : Fondé à la fin des années 1930, le mouvement Moral Re-Armament a quatre principes, des « absolus » : l’honnêteté, la pureté, le désintéressement et l’amour. Mais ces beaux principes cachent ceux du contrôle du leader Rev Frank Buchman, un anti-intellectuel violent, probablement homophobe, fondamentaliste évangélique. Ce qui était un mouvement anti-guerre s’est transformé en une force possessive et isolante.
C’est en 1970 que Glenn Close réussit à sortir de cette « secte », partant étudier le théâtre et l’anthropologie dans une faculté de Virginie. « Je n’avais aucun outil pour partir, mais je l’ai fait. Je ne vais pas raconter les détails. On ne peut pas le faire dans une interview. Elle retire de cette expérience traumatisante des choses positives pour son jeu de comédienne : « J’ai toujours eu l’impression d’être tenue par du scotch et des trombones, en tant qu’actrice, ça peut servir. »
Glenn Close a également pardonné à son père : « J’ai toujours pensé que le fardeau du pardon était dans les mains de l’enfant. Le pardon est certainement l’une des choses les plus révolutionnaires de notre monde. Sans pardon, on continue de perpétuer ce qui a été fait avant. On doit dit : ‘Ça doit s’arrêter avec moi.' »
source : http://www.purepeople.com/article/glenn-close-sa-jeunesse-douloureuse-faite-d-interdits-et-de-culpabilisation_a149224/1#lt_source=external,manual