BORDEAUX, 24 nov 2009 (AFP) – Trois responsables de la lutte antisectes ont dénoncé mardi au cours d’un point presse, en marge de l’arrestation d’un gourou soupçonné d’avoir maintenu 11 personnes d’une même famille sous sa coupe, le manque “d’outil juridique” et “le désengagement de l’Etat”.
L’ancienne député PS Catherine Picard, présidente de l’Union nationale des
associations de défense des familles et de l’individu (UNADEFI), et Jacques
Miquel, président du Centre contre les manipulations mentales (CCMM), ont
répondu à l’invitation de l’avocat bordelais Me Daniel Picotin, président de
l’antenne aquitaine du CCMM.

Le dernier texte antisecte, voté en 2001 et dont Catherine Picard alors
députée était l’un des rapporteurs, “n’est pas suffisant” aujourd’hui selon
elle, pour lutter contre “les groupes importants ou les microstructures”.
Me Picotin a “arraché”, il y a une dizaine de jours, lors d’une mission
privée à Oxford (Grande-Bretagne), un jeune homme de 32 ans à sa famille
toujours sous l’emprise d’un gourou pourtant incarcéré.

Dans ce dossier, 11 personnes de la famille Védrines, une famille
aristocratique du Lot-et-Garonne, se sont coupées du monde en 2001 dans leur propriété de Monflanquin puis sont parties en 2008 pour Oxford.
Le 21 octobre, Thierry Tilly, un Français résidant à Oxford, suspecté
d’avoir manipulé et ruiné ces 11 personnes, a été interpellé en Suisse dans le cadre d’un mandat d’arrêt européen, puis mis en examen et incarcéré à Bordeaux pour escroqueries, abus de faiblesse, extorsion de fonds, séquestration avec actes de torture et barbarie.