Henri Pena-Ruiz, philosophe et auteur du “Dictionnaire amoureux de la laïcité” (éditions Plon) était l’invité d’André Bercoff, jeudi 19 septembre sur Sud Radio dans son rendez-vous du 12h-13h, “Bercoff dans tous ses états”. Il définit le terme de laïcité.

Henri Pena-Ruiz invité d’André Bercoff dans “Bercoff dans tous ses états” sur Sud Radio.

Lauréat du Prix national de la laïcité en 2014, auteur du Dictionnaire amoureux de la laïcité (éditions Plon), Henri Pena-Ruiz s’est vu accusé “d’islamophobie” au mois d’août dernier pour avoir légitimé le rejet de l’islam. Mais pas question de juger les musulmans. Le philosophe nous explique la frontière à ne pas dépasser.

A t-on le droit d’être islamophobe ?

Qu’est-ce que la laïcité ? Où commence le racisme ? À quoi sert-elle ? C’est à toutes ces questions que le philosophe Henri Pena-Ruiz, auteur du Dictionnaire amoureux de la laïcité (éditions Plon) tente de répondre au micro de Sud Radio. “Le racisme, c’est s’en prendre à un musulman, un juif comme tel”, définit lui-même Henri Pena-Ruiz, encore touché par la polémique survenue lors de l’Université d’été de la France Insoumise en août dernier à Toulouse.

Un militant avait alors rapporté sur Twitter une phrase “hors contexte” du philosophe. “J’ai simplement dit que nous avons le droit de rejeter la religion musulmane, juive, catholique ou athée”, précise t-il avant de continuer : “Il n’est pas raciste de rejeter l’islam ou l’humanisme athée. Si on a le droit de rejeter l’islam, donc d’être islamophobe, cathophobe ou athéophobe, on n’a pas le droit de s’en prendre aux personnes”. Un discours qu’il tient au principe de la “liberté de conscience qui inclut de critiquer ou louanger une religion ou un humanisme athée”. Et pour arrêter de confondre le rejet de l’islam et le rejet des personnes qui le pratique, le philosophe propose de parler “d’arabophobie ou de musulmanophobie” pour parler de racisme.

Liberté-égalité-universalité

Lauréat du Prix national de la laïcité en 2014, pour la sortie de la première édition de son livre, Henri Pena-Ruiz relève la difficile mission de définir le terme “laïcité”. “La laïcité unit tout le peuple et décide que les croyants, les athées ou les agnostiques doivent être libres mais qu’ils n’engagent qu’eux-mêmes dans leurs convictions, qu’ils doivent être égaux en droit et que la puissance publique doit viser l’intérêt général et non particulier”, essaye t-il. Pour l’intellectuel, “ce triptyque liberté-égalité-universalité” définit la laïcité.

Pour Henri Pena-Ruiz, la laïcité permet de “faire coexister des groupes humains de toute origine, tradition, avec des croyants de diverses religions, des humanistes athées et des agnostiques”. Et c’est sous la protection de Marianne que le philosophe décide de placer cette “liberté”. “Elle nous dit : je vous aime autant les uns que les autres mais je dois vous faire vivre ensemble”, rapporte-t-il. “Une solution” pour que cela fonctionne, “que la République ne prenne pas parti pour l’un ou pour l’autre”. Pour cela la France “doit se refonder sur les droits humains et la liberté de conscience”.

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