Se libérer d’une phobie, d’un traumatisme d’enfance, d’une addiction : autant de raisons qui peuvent vous mener à chercher un hypnothérapeute.

Les conseils de spécialistes pour s’assurer de trouver un praticien de confiance.

Se défaire d’une addiction, d’un mal de dos, ou encore laisser un trauma au placard. Peu importe la raison, l’hypnose a probablement une bonne raison de vous faire de l’œil.

L’affaire se corse, en revanche, lorsqu’il s’agit de trouver un praticien sérieux.

Information confuse, absence de liste recensant les professionnels agrées … Jean-Marc Benhaiem, médecin et cofondateur du DU d’hypnose médicale de la pitié salpêtrière et Bruno Falissard, professeur de santé publique et spécialiste des médecines alternatives, livrent leurs conseils pour trouver sereinement un praticien.

Interrogez le professionnel sur sa formation

Dans les faits, il suffit de suivre une formation d’hypnose médicale dans un centre ou une université pour pratiquer. S’il est tout à fait possible qu’un(e) « simple » hypnothérapeute soit compétent, le Dr. Benhaiem conseille tout de même de privilégier les professionnels de santé agréés, comme un médecin hypnothérapeute, un psychologue hypnothérapeute, psychiatre hypnothérapeute…

« Conformément à son nom, l’hypnose est une technique médicale, un soin de santé. Elle s’ajoute à l’expérience acquise de la maladie, de la souffrance, voire de la mort », explique-t-il. N’hésitez donc pas à interroger l’hypnothérapeute sur son parcours et ses qualifications, voire même à demander à votre médecin généraliste de vous orienter vers un praticien.

Gare aux promesses alléchantes

Face à cette pratique plus palliative que curative, on se méfie des promesses grandiloquentes de la part de certains. Autrement dit, il ne faut pas s’attendre à des miracles, selon Jean-Marc Benhaiem. « L’hypnose ne soigne pas un diagnostic mais elle permet de modifier la relation qu’entretient une personne avec ce qui lui arrive : une amputation, une image qui fait souffrir, une addiction… »

L’hypnose ne remplace pas la médecine conventionnelle

À bannir aussi les praticiens qui dénigrent la médecine conventionnelle pour vous faire miroiter des lendemains qui chantent. Il est primordial de se rappeler que les médecines douces ne se substituent pas à une consultation médicale.

« L’enjeu essentiel est de travailler en toute humilité. Savoir dans quelles situations un professionnel est susceptible de faire du bien, et où se situent les limites de son champ d’action est indispensable. Quand il atteint ces dernières, il se doit de redonner la main au système de soin classique », affirme Bruno Falissard, professeur de santé publique à l’université Paris-Saclay et spécialiste des « médecines alternatives » à l’Inserm.

Soyez acteurs de vos soins

Comme pour toute thérapie, celle par l’hypnose doit suivre un cheminement propre à chaque patient. Avant de commencer la première séance, assurez-vous d’avoir bénéficié de toutes les informations relatives aux séances à venir. Possibilités, nombre de séances, objectifs de ces dernières, prix … Le praticien doit-être en mesure d’apporter des réponses à vos craintes et vos questions, sans pour autant vous les imposer.

« Le patient est, lui aussi, un acteur du parcours, insiste le Dr. Benhaiem. Les protocoles stricts sont parfois des facteurs de découragement pour les patients », souligne-t-il. Avant de pouvoir s’entretenir avec votre deuxième « Moi », c’est par l’écoute et la réassurance qu’un bon hypnothérapeute vous guidera vers la « safe place » ; soit, en hypnose, l’endroit où vous serez en sérénité.

source :

Julia Mokdad Le 15 octobre 2021 FIGARO MADAME