Dans son rapport annuel, la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires s’inquiète des discours apocalyptiques de nombreuses sectes à l’approche de la fin 2012. Un couple du Lot-et-Garonne, a vécu pendant 22 ans dans la crainte de la fin du monde.
« Il nous disait qu’il était le Saint élu, qu’il devait et allait sauver le monde de l’apocalypse. Et que si nous n’accomplissions pas sa parole, on allait tous vers une mort certaine » se remémorent, encore très affectés, Dominique et Isabelle Lorenzato, 47 et 46 ans, un couple du Lot-et-Garonne, qui a vécu pendant 22 ans dans la crainte de cette fin du monde. Ils étaient alors sous l’emprise de Robert Lé Dinh, dit Tang, le fondateur et gourou d’une communauté religieuse créée dans les années 1980 et établie à Madaillan près d’Agen.
« Malheureusement, déplore Georges Fenech, président de la Miviludes, avec le 21 décembre 2012, cette soi-disant date de la fin du monde qui se fonde sur une interprétation des écritures historiques, notamment celle du calendrier Hotzkin de la civilisation précolombienne des Mayas, les sectes de ce type font des ravages ». à cette « fameuse » date s’ajoutent des pseudos analyses scientifiques totalement farfelues qui tentent de prouver cette fin du monde.
« En faisant ce qu’il nous imposait, poursuivent Dominique et Isabelle Lorenzato, nous pensions sauver le monde. à chaque fois que la date de cette fin du monde arrivait, il nous disait qu’il avait réussi à l’empêcher grâce à une révélation du Christ. Plusieurs fois, il nous avait dit que des extraterrestres viendraient nous chercher pour nous emmener ailleurs le temps que la terre soit nettoyée, purifiée du mal ».
C’est ainsi que Tang serait parvenu à garder sous sa coupe et à soutirer pendant des années d’importantes sommes à sa trentaine de fidèles. « C’est aussi comme ça, par ces manipulations, ces pressions psychologiques, qu’il a pu abuser sexuellement de plusieurs femmes dont la mienne », poursuit Dominique Lorenzato qui a finalement réussi à quitter la secte avec son épouse.
« Quand elle m’a expliqué ce qu’il lui faisait subir lors de missions, j’ai pris conscience que cela n’était pas normal. Comme il ne vivait plus avec nous au quotidien, nous avons pu nous libérer de son emprise et prendre conscience qu’il profitait de nous et nous sommes partis ». C’était en 2007. Le couple, menacé de représailles par un adepte, a finalement saisi la justice. D’autres anciens fidèles les ont suivis.
Robert Lé Dihn, accusé par cinq femmes, dont deux mineures, de viols, d’agressions sexuelles et d’abus de faiblesse entre 1997 et 2007 a été condamné à 15 ans de prison par les assises de l’Ariège. Il a fait appel de cette décision et un nouveau procès aura lieu à Toulouse du 21 au 30 septembre prochain. Il est donc toujours présumé innocent.
Source : La Dépêche