Jamais sans mon gourou. Les fidèles d’un chef spirituel indien refusent de se séparer du corps de leur leader, pourtant cliniquement mort, et l’ont… congelé ! Ils attendent son réveil, raconte The Independent. Car, selon les adeptes de la «Mission d’éveil de la lumière divine», leur gourou est tout simplement plongé dans un état de méditation profonde.
En janvier, sa «sainteté» Shri Ashutosh Maharaj Ji se plaint de douleurs à la poitrine. L’état de santé du septuagénaire décline. Le verdict de l’électroencéphalogramme est sans appel : une ligne plate, aucun pouls. Mais les fidèles ne l’entendent pas de cette oreille. «Il n’est pas mort, a certifié son porte-parole, Swami Vishalanand, au micro de la BBC. La médecine ne comprend rien à des sujets comme la science yogique. Nous allons attendre et observer. Nous sommes confiant, il va revenir.»
Pour la communauté installée à Nurmahal, une petite ville du Pendjab, leur gourou a atteint le «samadhi», le niveau de conscience le plus élevé de leur tradition. Ils l’ont donc veillé six jours avant de le placer au congélateur où il se trouve depuis un mois. Le froid soutient juste son «samadhi», en simulant le climat de l’Himalaya que les yogis cherchent à ressentir à ce niveau de méditation.
Une querelle d’héritage
Malheureusement, de bien moins nobles motivations pourraient s’abriter derrière ces considérations spirituelles. Une sombre querelle autour de la succession du gourou inciterait certains fidèles à retarder l’annonce de sa mort. Le temps de mettre la main sur l’héritage.
Une thèse soutenue par l’ancien chauffeur de Shri Ashutosh Maharaj Ji, qui n’a pourtant pas réussi à engager une procédure en justice. Le tribunal a estimé que c’était aux fidèles du gourou de disposer de son corps.
En attendant le dénouement, la «Mission d’éveil de la lumière divine», qui revendique 30 millions de fidèles, appelle ses adeptes à ignorer les nouvelles alarmistes du monde extérieur sur leur leader et à «pratiquer la méditation autant que possible pour profiter de l’énergie positive créée par Sa Sainteté Shri Ashutosh Maharaj Ji.»
source : LeParisien.fr