En Inde, une femme a été battue et décapitée en plein jour sur les ordres d’une charlatan. Capture d’écran NDTV

Quand des illuminés basculent dans l’horreur. Accusée de sorcellerie, une femme de 63 ans a été déshabillée puis décapitée dans un village de l’Etat de Assam en Inde ce lundi.

Cette mère de cinq enfants a été arrachée de chez elle, puis amenée près d’un ruisseau où elle a été battue et décapitée au grand jour devant une foule d’environ 200 personnes, rapporte NDTV. C’est sur les ordres d’une trentenaire, se présentant comme une déesse, que la foule a décidé de s’en prendre à la malheureuse car cette dernière était susceptible de jeter le mauvais œil sur le village.

«Cette femme a été visée car Anima Ronghangpi, une charlatan de village, l’a présentée comme responsable de décès et maladies dans le village», explique un policier. Sept personnes ont été arrêtées par la police dans le cadre de cette affaire.

Pauvreté et discrimination

Si les superstitions dominent encore en Inde, cette chasse aux sorcières ressemble aussi à un moyen de discriminer les minorités. La victime était une adivasi ou «aborigène de l’Inde», une tribu minoritaire dans le pays.

La pauvreté n’est pas non plus étrangère à ces drames. «Ces régions sont confrontées à une pauvreté criante, avec un accès limité ou inexistant aux services de santé et à l’éducation. Dans ces conditions, la superstition gagne une place importante», expliquait en 2010 une travailleuse sociale à Aujourd’hui en Inde. Les malheurs du quotidien –un décès, la perte d’un enfant, une maladie- sont l’occasion de faire appel à ces croyances irrationnelles.

A prendre en compte également, le critère de la caste. Kanchan Mathur, professeur à l’Institut des Etudes sur le développement en Inde insiste sur la vulnérabilité des «femmes pauvres issues de castes inférieures». Un responsable d’association de soutien aux victimes pointe également l’avidité des gens : «La convoitise des biens est une raison derrière les meurtres pour sorcellerie».

82 exécutions en deux ans

Ce énième fait-divers intervient alors que le gouvernement du Assam envisage de punir la chasse aux sorcières d’une peine allant de trois de prison à la perpétuité. Selon des sources officielles citées par le Hindustan Times, 132 personnes –pour la plupart des femmes et des enfants- ont été tuées entre 2002 et 2012. Depuis cinq ans, 82 personnes auraient été tuées, rapporte le First Post. Beaucoup d’autres ont été torturées.

source : http://www.leparisien.fr/laparisienne/societe/inde-une-sexagenaire-decapitee-pour-sorcellerie-21-07-2015-4961169.php