JERUSALEM — Le parquet israélien a inculpé dimanche le chef d’une secte pour des faits d' »esclavagisme », d' »abus sexuels » ou de « viols » commis sur 21 de ses compagnes et trois de ses enfants.
Selon l’acte d’accusation présenté devant le tribunal de district de Tel-Aviv, Goël Ratzon, 59 ans, avait « pris un contrôle absolu » sur 21 de ses compagnes et violé trois de ses filles.
Pour parvenir à ses fins, il « s’est donné l’image d’un être tout puissant capable de guérir ou de détruire par le seul pouvoir de ses malédictions » celles qui s’opposaient à lui, précise l’acte d’accusation publié par le tribunal.
« Il avait piégé les femmes au sein d’un groupe qui prenait la forme d’une pseudo famille construite autour du culte de sa propre personnalité », selon le texte.
Il est accusé d’avoir instauré un régime de terreur, assujetti financièrement ses compagnes, contrôlant leurs faits et gestes ainsi que ceux des enfants par des caméras placées dans leurs appartements.
« L’accusé traitait ses femmes comme si elles lui appartenaient et devaient le servir (…) à travers ce contrôle total les femmes finissaient par effacer leur personnalité pour dévouer leur existence à satisfaire ses besoins, notamment financiers et sexuels », souligne l’acte d’accusation.
La police avait annoncé son arrestation le 14 janvier et indiqué avoir notamment découvert 10 femmes et 17 enfants enfermés dans un appartement de trois pièces dans « des conditions épouvantables ».
Ratzon, à la longue chevelure et à la barbe grise, est connu depuis des années comme le gourou d’une secte dont les adhérents, toutes des femmes, l’adulaient, avaient des relations sexuelles avec lui et accouchaient de ses enfants. Il aurait ainsi des dizaines de femmes et d’enfants.
Son avocat nie toutes les accusations et assure que les femmes n’étaient pas retenues contre leur gré, relevant que certaines de ses compagnes ont pris sa défense.
En tout, neuf chefs d’inculpation ont été retenus contre l’accusé qui sera maintenu en détention jusqu’à son procès.