L’ex-gourou de la secte Aum, Shoko Asahara, et six autres ex-membres de cette sombre organisation japonaise, tous condamnés à mort pour leur responsabilité dans l’attaque au gaz sarin dans le métro de Tokyo en mars 1995, ont été exécutés vendredi matin, 6  juillet 2018,  a annoncé le gouvernement. Cette attaque au gaz sarin avait fait 13 morts et plus de 6000 blessés. ’est le dernier attentat terroriste perpétré au Japon et c’est aussi la première attaque à l’arme chimique de l’histoire.
Les membres de la secte Aum exécutés au Japon.

 

Les membres de la secte Aum exécutés au Japon. – © JIJI PRESS – AFP

29 morts au total

Chizuo Matsumoto a été exécuté par pendaison. Sa condamnation à la peine capitale avait été définitivement confirmée en 2006. Il était donc dans le couloir de la mort depuis plus de 10 ans. Son groupe a causé la mort de 29 personnes, les usagers du métro de Tokyo, mais aussi des habitants de la petite ville de Matsumoto où Aum commit une autre attaque au gaz sarin en 1994, ainsi que plusieurs militants anti-sectes.

Depuis les sept exécutions de ce matin, toutes les chaînes de télévision sont en édition spéciale ici. Le plus volumineux dossier de l’histoire criminelle japonaise se referme.

Au total, 190 adeptes et dirigeants d’Aum ont été condamnés, dont six à la prison à vie et 13 à la peine capitale. Depuis qu’il est la tête du gouvernement à la fin 2012, le Premier ministre japonais, le conservateur Shinzo Abe, a déjà envoyé près d’une trentaine de condamnés à mort à la potence. Jamais par temps de paix un Premier ministre n’a fait exécuter autant de condamnés en un tel laps de temps. D’après les sondages, huit Japonais sur 10 s’opposent à l’abolition de la peine capitale.

Gaz mortel dans les rames de métro

Le 20 mars 1995, selon un procédé très réfléchi, plusieurs membres de l’organisation occulte Aum Vérité suprême, créée par Shoko Asahara, répandaient du gaz sarin dans des rames de métro convergeant vers le coeur administratif de la capitale. Ils avaient déposé des sacs en plastique emplis de gaz sarin dans cinq rames du métro de Tokyo. Percés par des pointes de parapluie, les poches ont libéré le poison.

Nul ne comprit immédiatement ce qui se passait à cette heure matinale, en pleine période de pointe, alors que de nombreux passagers sortaient suffoquant, sans plus rien voir, de diverses bouches de métro des lignes visées.

Quelque temps auparavant, lors d’une sorte de répétition des effets de ce gaz, sept personnes avaient été tuées dans la ville de Matsumoto, au centre du pays, et 600 autres avaient souffert de maux divers, parfois définitifs.

Une secte aux 10.000 fidèles

En décembre 1999, la secte Aum a reconnu pour la première fois officiellement sa responsabilité dans l’attentat contre le métro de Tokyo et celui de Matsumoto.

La loi japonaise précise que les condamnés à la peine capitale doivent être exécutés dans les six mois suivant la confirmation de leur sentence, mais dans la pratique ils restent souvent des années dans les couloirs de la mort.

Avant l’attentat du métro de Tokyo, qui a profondément choqué le pays et y a laissé des séquelles, le Japon avait regardé avec une fascination mêlée d’angoisse germer et grandir Aum dans les années 1980 et 1990. La secte attira jusqu’à 10.000 fidèles.

source : rtbf.be/inffo