TOKYO, 11 nov 2008 (AFP)
L’ancien gourou de la secte Aum, condamné à mort pour un attentat au gaz sarin dans le métro de Tokyo, a demandé la révision de son procès, une procédure qui pourrait retarder son exécution, a annoncé mardi une source judiciaire.
Shoko Asahara, 53 ans, a été condamné à mort en février 2004 pour avoir conçu un attentat au gaz sarin qui avait fait 12 morts et 5.500 blessés dans le métro de la capitale japonaise en 1995. Cette attaque est considérée comme le « pire crime terroriste » jamais commis dans l’archipel.
« Les avocats ont déposé la demande de révision du procès lundi », a déclaré à l’AFP, sans plus de précision, un porte-parole du tribunal de Tokyo qui l’avait condamné en première instance.
Les médias japonais se demandaient mardi si cette procédure risquait ou non de repousser la pendaison de Shoko Asahara, qui peut être exécuté à tout moment depuis le rejet, en septembre 2006, de son ultime recours devant la Cour suprême du Japon.
Interrogé sur ce point, un porte-parole du ministère de la Justice a répondu que le gouvernement prenait la décision d’exécuter les condamnés à mort « en tenant compte des motifs des demande de révision » des procès.
Selon la loi, le dépôt d’une demande en révision ne suspend pas automatiquement la procédure d’exécution et l’ex-gourou peut encore être envoyé au gibet à tout moment.
En revanche, si la demande en révision de ses avocats est acceptée et l’affaire réexaminée, son exécution sera suspendue en attendant la décision finale.
Les avocats de Shoko Asahara avaient fait appel en 2006 de sa condamnation à mort, mais cette demande n’avait pas été prise en compte car déposée hors délai.
Ils avaient argué des difficultés à communiquer avec leur client, souffrant de problèmes mentaux, pour expliquer leur retard. Mais la Cour d’appel de Tokyo puis la Cour suprême du Japon avaient rejeté cet argument, jugeant l’ex gourou sain d’esprit.
Le Japon est le seul pays industrialisé à appliquer la peine de mort, avec les Etats-Unis.