Quatre personnes soupçonnées d’avoir séquestré une jeune femme pendant une semaine dans un appartement de Grigny (Essone) pour l’exorciser, ont été déférées samedi et l’une d’elle a déjà été mise en examen pour séquestration avec actes de tortures, a-t-on appris auprès du parquet à Evry.
Les trois autres suspects devraient être mis en examen pour les mêmes faits dans la soirée, a-t-on dit de même source.
Le premier mis en examen a été placé en détention provisoire et le parquet a requis le mandat de dépôt pour les trois autres suspects.
Ces quatre personnes, dont une femme qui louait l’appartement, sont âgées d’une trentaine à une cinquantaine d’années. Tous, qui se réclament de l’Eglise adventiste du septième jour, vivaient dans cet appartement de Grigny, mais ne faisaient pas partie de la même famille.
La jeune femme de 19 ans qui a été séquestrée pendant une semaine pour être exorcisée a été hospitalisée. Après avoir passé sept jours attachée à un lit, quasiment sans manger ni boire, elle était très affaiblie, sans que son pronostic vital soit engagé.
Très fragile psychologiquement, elle habitait également dans l’appartement et faisait partie du même mouvement religieux. Elle avait été découverte par les policiers jeudi, après que son père eut retrouvé sa trace.
Dans un communiqué diffusé vendredi, les responsables des deux fédérations adventistes de France et le président de l’Union franco-belge des fédérations adventistes se sont dits « consternés par l’attitude de ces personnes ».
« Ce n’est pas dans l’enseignement de l’Église adventiste et dans ses pratiques d’utiliser de tels procédés dans ce type d’exorcisme délirant », disent-ils. Ils ont précisé qu’ils allaient vérifier si les personnes mises en cause appartiennent bien à l’Église adventiste.
L’Église adventiste du septième jour de France compte 12 660 membres en France métropolitaine et 33 998 membres dans l’Outre-Mer français.
source:Tribune de Genève- AFP | 14.05.2011