REPORTAGE – Le gouvernement a mis en place, ces dernières semaines, des formations pour sensibiliser à la radicalisation des jeunes. « RTL » a pu assister à l’une d’elles.
Alors que le ministre de l’Intérieur présente ce mercredi 9 juillet de nouvelles mesures pour lutter contre les jihadistes français qui partent combattre à l’étranger, le gouvernement a déjà lancé depuis quelques semaines des programmes de formation pour sensibiliser aux signes de radicalisation.
RTL s’est rendu à une session. Dans la salle, trente fonctionnaires écoutent et questionnent librement : des cadres de préfectures venus des Charentes ou d’Isère, des travailleurs sociaux, un proviseur et des policiers de terrain.
Avec stupéfaction, ils découvrent la violence de l’embrigadement décrit par une spécialiste des dérives sectaires de l’islam. Comme ces adolescentes qui rejettent tout en quelques semaines avant de partir en Syrie. Un signe qui ne trompe pas : l’arrêt soudain de porter du déodorant, parce qu’il comporte de l’alcool. Pour les jeunes hommes, c’est la fréquentation assidue de sites Internet qui mêlent théorie du complot, fin du monde et islam ultra-radical. Les exemples donnés sont précis, nombreux, jusqu’à l’itinéraire de jeunes Français partis participer à des exécutions en Syrie.
Tenter de déradicaliser les jeunes
Dans les cas extrêmes, il faut remonter discrètement l’information à la préfecture. Sinon il s’agit surtout d’être mieux armé pour conseiller les proches et tenter de déradicaliser les jeunes.
« J’ai pris conscience de beaucoup de choses à la suite de cette formation, explique la directrice de cabinet d’un préfet. On a un gros travail à mettre en place. Il faut au moins qu’on ait un signalement par les parents, qu’on arrive à sensibiliser la population là-dessus. »
La question n’est plus de savoir s’il va y avoir un attentat mais de savoir quand et où
Un haut responsable policier
Seuls quelques centaines de fonctionnaires ont été formés pour l’instant et les préfets commencent à peine à mettre en place les référents locaux.
Mais la tâche semble urgente. Le Parisien révèle ce mercredi 9 juillet qu’un islamiste, arrêté en France il y a un an, menaçait de frapper des sites touristiques comme la Tour Eiffel ou le Louvre. Pour un haut-responsable de la police, « la question n’est plus de savoir s’il va y avoir un attentat mais de savoir quand et où ». L’itinéraire de ce terroriste présumé, loup solitaire auto-radicalisé récupéré par al-Qaïda, illustre parfaitement le danger. C’est pour cela que la loi va être renforcée.
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source : PAR THOMAS PROUTEAU
http://www.rtl.fr/actu/societe-faits-divers/jihad-comment-les-agents-de-l-etat-sont-formes-pour-detecter-les-derives-7773128128