Interrogé par Christine Bouillot sur la proposition de Nicolas Dupont-Aignan, qui proposait jeudi 20 novembre sur notre antenne de créer un Guantanamo à la française “comme à Cayenne” pour isoler les jeunes Français de retour du jihad, l’ancien magistrat à réagi : “Je m’inscris en faux par rapport à la proposition de Nicolas Dupont-Aignan, car on sait que les mettre ensemble, c’est créer une émulation. Il faut au contraire les identifier et les isoler, et non pas les mettre ensemble”, a réagi l’ancien président de la Miviludes, mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires.

Du point de vue du droit, cette proposition de créer un centre de détention dédié aux jihadistes est par ailleurs “totalement irréaliste et contraire à tous nos principes juridiques, et à notre constitution”, affirme le député.

Pas de justice d’exception pour les jihadistes

Georges Fenech préconise plutôt d’agir en amont, “il faut avant tout empêcher ces Français de partir, c’est ce qu’on a voté de manière très consensuelle à l’Assemblée nationale (…) Et au moment du retour, si l’on peut imputer une infraction, par exemple avoir commis des assassinats à l’extérieur, en Syrie, à ce moment-là, c’est la justice qui est saisie et qui doit décerner un mandat de dépôt”, déclare l’ancien magistrat.

“On parle d’un millier d’individus partis en Syrie” signale Georges Fenech, “mais à côté de cela, il existe un plus grand nombre de jeunes qui changent leur comportement en France, des familles qui signalent que le comportement de leur fille a changé, elles se mettent à porter la burqa et refusent de serrer la main à des hommes, il y a une espèce de fascination qui s’exerce par l’intermédiaire via les réseaux sociaux”.

Une fois parties en Syrie, “dès leur arrivée, elles sont majoritairement mises enceintes, et quand elles donnent des nouvelles à leurs familles, par téléphone, on voit bien à leur voix, qu’elles ne peuvent pas tout dire. Une fois que l’endoctrinement a eu lieu, on a vraiment des situations dramatiques. C’est mission quasi impossible de les faire revenir, il faut donc faire un effort considérable sur la prévention”, affirme le député.

Pour finir, Georges Fenech demande à la presse de “ne pas faire trop de promotion de ces mouvements”, et aux pouvoirs publics d’”utiliser au maximum, le nouveau dispositif voté à l’assemblée nationale de blocage de ces sites internet qui font de la promotion” du jihad. “Il faut faire de l’information auprès des jeunes, dans les lycées, dans les familles. Ce genre d’appel au jihad, c’est simplement un appel au crime” explique le député. Selon lui, une fois tombé dans cette propagande, “les jeunes n’en sortiront pas”, avertit l’ancien président de la Miviludes.

http://www.sudradio.fr/Actualite/France/Jihad-les-jeunes-n-en-sortiront-pas-pour-Fenech-UMP