Joseph Maïla, chef du pôle religions au Quai d’Orsay, explique son rôle

PARIS, 29 juil 2009 (AFP) – L’universitaire Joseph Maïla qui dirige depuis
le 1er juin le pôle religions au ministère des Affaires étrangères, considère que “le fait religieux joue un rôle important dans les rapports entre les nations, les questions de développement ou les équilibres politiques internes”, dans un entretien à paraître jeudi dans le quotidien La Croix.
Le premier rôle du pôle religions, explique-t-il, est “une fonction
d’alerte et d’anticipation, à travers l’observation et l’analyse des grandes tendances et mouvements qui affectent les religions à travers le monde”, citant le protestantisme évangélique, l’orthodoxie en Russie, ou encore la dimension religieuse de la contestation en Iran, la laïcité en Europe. Mais il travaille aussi sur les “conséquences d’une éventuelle condamnation en France de l’Église de Scientologie et sur son accompagnement diplomatique”.
Ce pôle, ajoute-t-il, est également chargé d’aider les diplomates “à
expliquer la position de la France” sur les questions liées à la religion et
d'”accompagner la diplomatie active (…) sur les dossiers chauds”. “La
religion est souvent un élément constitutif des conflits et de leur
règlement”, dit-il encore.
Le pôle religions, qui compte six personnes, a été créé à l’initiative du
ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner à la suite du Livre blanc sur la politique étrangère de la France qui recommandait de “mieux prendre en compte des paramètres nouveaux dans les relations internationales tels que les pandémies, le développement durable, la crise financière ou les religions”, précise M. Maïla.
Spécialiste de l’islam et de la sociologie des conflits, Joseph Maïla a été
recteur de l’Institut Catholique de Paris et directeur du Centre de recherche sur la paix et de l’Institut de formation à la médiation et la négociation.