Une série de profanations s’était produite à l’été 2007 dans deux cimetières toulousains. Sept personnes étaient jugées, hier, devant le tribunal correctionnel.
Des dizaines de tombes profanées, des statues brisées, des vases renversés, des tags antichrétiens… Sept personnes, six hommes et une femme, âgées de 25 ans à 34 ans, ont comparu, hier, devant le tribunal correctionnel pour les profanations, en juin et août 2007, des cimetières de Croix-Daurade et Terre-Cabade à Toulouse. Des profanations qui avaient suscité un vif émoi. Si l’un d’entre eux a reconnu les faits, les cinq autres prévenus présents ont nié en bloc.
Pendant leurs gardes à vue cependant, ils avaient fait des récits très circonstanciés de ces soirées et notamment de celle du 23 août, à Terre-Cabade, pour fêter l’anniversaire de la jeune fille, « égérie du vampirisme toulousain », selon le président Roussel.
Cheveux très longs, barbes noires, pour certains, scarifications au bras pour un autre, ils n’ont pas caché leur goût pour le gothisme, « un attrait esthétique », ont-ils confié. « Putréfaction », « Transylvania », « Messe noire », ces musiciens appartenaient à des groupes aux noms très évocateurs. Mais, ils l’assurent : « Nous n’avons jamais été satanistes ». Tout juste concèdent-ils des visites dans les cimetières pour « prendre des photos gothiques. C’est un milieu très plaisant et apaisant ». La bande d’amis n’a donc, selon ses affirmations, jamais renversé la moindre croix ou tagué « I hate christians », « 666 » et autres signes dans l’enceinte des cimetières.
Pourtant, lors de leurs auditions lues par le président, ils évoquaient avec force détails ces soirées. « Elle (N.D.L.R., la jeune fille) criait beaucoup, elle s’est allongée sur une tombe et a même léché des croix. Elle prenait des poses. Moi, je sautais sur les tombes et m’amusais à retourner les croix. »
À l’unisson, ces cinq prévenus ont dénoncé la « pression trop forte de la garde à vue ». Pour leurs avocats, en effet, « il n’existe dans ce dossier aucun élément mis à part les aveux ». Et de demander la relaxe. De son côté, le procureur a requis 6 mois de prison avec sursis et 800 € d’amende. Le délibéré a été reporté au 15 décembre.
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Ingénieur et commerçants
Les prévenus dans cette affaire ne présentaient pas de casier judiciaire (sauf un, pour un vol). Ils sont insérés socialement. On compte parmi eux un responsable de magasin, un contrôleur qualité dans l’aéronautique, un futur paysagiste, un ingénieur en microélectronique ou encore un gérant de restaurant.
Source : http://www.ladepeche.fr/article/2011/11/25/1223915-cimetieres-profanes-je-sautais-sur-les-tombes.html
LA DEPECHE 25/11/2011 09:23 | Claire Lagadic