CLICANOO.COM | Publié le 29 janvier 2009

Détenus depuis un an et demi, les adeptes de la secte du Petit Lys d’Amour comparaissent depuis hier devant le juge des libertés pour le renouvellement de leur placement sous écrou à titre préventif. Sans surprise, le parquet a requis le maintien en détention.

Ils sont neuf des protagonistes de l’affaire d’enlèvement et séquestration du petit Alexandre à être toujours détenus depuis leur arrestation en août 2007. Aussi, comme l’exige le code de procédure pénale, leur placement en détention provisoire doit faire l’objet d’un réexamen par le juge des libertés et de la détention avant le terme de 18 mois révolu. C’est ainsi qu’une première série de quatre mis en examen a été présentée hier devant le juge Pierre Brégeat : Juliano Verbard, ainsi que Jean-Charles, Yohan, Patrice et Yves Daleton, les membres du “commando” chargé de l’enlèvement d’Alexandre.

“il faut dédramatiser cette affaire”

Sans surprise, la vice-procureure Catherine Parola a requis le maintien en détention des cinq hommes. Pour Juliano Verbard, récidiviste et déjà jugé par défaut alors qu’il était en cavale, le juge a prononcé le maintien en détention. Même sentence pour Jean-Charles et Yohan Daleton, également maintenus sous écrou, le parquet les considérant “toujours sous l’influence du gourou”. Pour Patrice et Yves Daleton en revanche, le juge a mis sa décision en délibéré au 4 février prochain. Leur moindre implication et leur jeune âge au moment des faits pourraient jouer en leur faveur en vue d’une libération sous contrôle judiciaire. Pour Me Marion Riess, l’avocate d’un des frères, “il est temps de dédramatiser cette affaire. On a tenté de donner une nature crapuleuse à ces faits quand ils avaient des raisons religieuses, auxquelles même la victime a adhéré un temps. Ce sont des gens croyants, élevés dans le catholicisme conservateur et ont cru bien agir. Aujourd’hui, ils ont réfléchi à leurs actes et ne suivraient plus aussi aveuglément Verbard”, souligne l’avocate, qui rappelle que “la détention provisoire doit rester exceptionnelle en démocratie.” Quatre autres adeptes de la secte doivent être présentés au juge des libertés aujourd’hui pour tenter d’obtenir à leur tour une libération en attendant le procès