Un chasseur à l’expérience confirmée.
En avril 2013 au Sénat, il est intervenu sur les dérives sectaires, sur leurs dangers pour la santé. « J’ai quitté volontairement la politique pour mon 50e anniversaire », rappelle celui qui fut député de la 11e circonscription de la Gironde, de 1993 à 1997, et maire de Saint-Ciers-sur-Gironde, de 1989 à 2008. « Mais à travers mon combat contre les sectes, j’ai l’impression d’être encore utile, d’aider les gens », rajoute-t-il immédiatement.
Daniel Picotin est aussi le premier à avoir créé, sur ce thème, un enseignement spécifique de praticien destiné aux organismes professionnels. Avec une équipe spécialisée et externalisée, il officialise en France, en 2004, la pratique de « l’exit counseling », ou conseil en sortie d’emprise mentale, à partir de la méthode de Steven Hassan, qui use en quelque sorte de techniques inverses de celles des gourous pour faire revenir à la raison les personnes manipulées (1).
Perdre son libre arbitre
Lundi soir, ce redoutable « chasseur de gourous » sera au Zoétrope, à Blaye, afin d’animer un débat sur le thème « Manipulation et emprise mentales ». Auparavant, un film américain sur l’univers des sectes, « Martha Marcy May Marlene » (lire par ailleurs) sera projeté, dès 20 heures.
Pour répondre aux questions de l’assistance, le spécialiste sera accompagné de Charles-Henri et Christine de Védrines, les membres d’une famille bordelaise dont le destin a fait la une des médias, et connus sous le surnom des « reclus de Monflanquin ». Daniel Picotin était justement l’avocat de la famille Védrines pendant le procès du « gourou », Thierry Tilly.
Christine de Védrines avait déjà raconté dans un livre (2) le processus de déshumanisation des êtres avec une précision redoutable, méthode employée par Thierry Tilly. Comment peut-on perdre son libre arbitre puis se soumettre entièrement, c’est la question que se posent beaucoup de gens lorsque l’on parle de secte.
Michèle Méreau
(1) www.danielpicotin-avocat.com. Daniel Picotin est aussi président d’Infos Sectes Aquitaine, 5, rue Dufau, à Bordeaux. Tél. 05 56 44 25 58. (2) « Nous n’étions pas armés, les reclus de Monflanquin », chez Plon.
source : SudOuest.fr