PARIS, 14 oct 2010 (AFP) – L’administration multiplie les formations pour
permettre un meilleur “dépistage” des dérives sectaires, particulièrement quand les mineurs en sont victimes, ont indiqué jeudi la Miviludes et la PJJ (Protection judiciaire de la jeunesse), au cours d’une conférence de presse.
Le président de la Miviludes (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires), Georges Fenech, et le directeur de la PJJ, Philippe-Pierre Cabourdin, présentaient le guide de la Protection des mineurs contre les dérives sectaires publié par la Miviludes.
Selon Georges Fenech, “entre 50.000 et 60.000 enfants sont victimes de dérives sectaires en France” qui se traduisent par des “maltraitances
physiques ou morales”, et “5.000 de ces enfants vivent en milieu fermé,
familial ou communautaire”. Pour lui, il s’agit d’un “drame national
silencieux”.
Philippe-Pierre Cabourdin estime lui aussi que la dérive sectaire est
“insuffisamment constatée”, que peu de cas “remontent jusqu’à la justice” et qu’il faut mettre en place des formations spécifiques pour aider les personnels en contact avec les enfants à reconnaître le phénomène.
La PJJ, précise-t-il, reçoit 440.000 mineurs par an, soit au titre de la
protection des mineurs (270.000) soit parce qu’ils ont commis des délits
(170.000). Sur ce total, la proportion des dossiers de dérives sectaires est peu élevée parce que, “dans la plupart des cas, on sait reconnaitre la maltraitance ou la souffrance mais plus rarement son lien avec une emprise sectaire”, selon Philippe-Pierre Cabourdin.
La Justice a installé un “référent sectes” auprès de chaque Parquet, les magistrats reçoivent une formation spécifique, les Caimades (cellule
d’assistance et d’intervention en matière de dérives sectaires) de la police judiciaire ont été créées l’an dernier, les services de l’Education nationale et de la Santé sont également sollicités.
Deux numéros de téléphone sont à la disposition des victimes, le 119 qui est le numéro d’appel du Service national d’accueil téléphonique pour l’enfance en danger (SNATED) et le 08VICTIMES qui permet de joindre l’Institut national d’aide aux victimes et de médiation (Inavem).