S’attaquer aux religions reste un exercice à risque : même si son évocation provoque plus les sourires que le profond respect, la scientologie ne déroge pas à la règle. Pour mener une enquête, le point de départ obligé coule de… source. Celle de Lawrence Wright, l’auteur de Going Clear: Scientology, Hollywood, & the Prison of Belief (Knopf) n’est pas n’importe laquelle, puisqu’il s’agit de Paul Haggis, le réalisateur et auteur de Crash, scénariste de Million Dollar Baby, et accessoirement membre de l’église de scientologie pendant 34 ans.

Dans ce petit milieu où se mêlent célébrité et argent, les avocats se pressent comme des abeilles autour d’un pot de miel abandonné au milieu d’un champ à polliniser. Karin Pouw, porte-parole de l’église, a démenti les accusations de Wright à l’encontre du grand chef David Miscavige, qu’il soupçonne d’attouchements sexuels sur ses disciples : « Les passages cités sont des mensonges éhontés » affirme-t-elle en ajoutant que l’auteur « a montré peu d’intérêts pour les précisions de l’église ».

Tout en prévenant que cette décision n’avait rien à voir avec des menaces de l’église, l’éditeur britannique détenteur d’une option sur le livre de Wright a fait marche arrière récemment. Toutefois, Wright a pu compter sur un nombre inhabituel de volontaires : « Pendant des années, l’église a retenu le plus d’informations possible. C’est pourquoi il y a aussi peu de photographies dans le livre. Ils ont aussi tenu les gens sous silence avec des clauses de non-divulgation et des intimidations. »

Le même traitement a été appliqué aux pontes de la Weinstein Company à l’occasion de la sortie de The Master : sans rapport avec la scientologie d’après son réalisateur, il n’en a pas moins poussé certains membres de l’église à passer des appels anonymes pour tenter d’en annuler la sortie, rapporte Allociné.

source : l’actualitté.com,les univers du livre
Par Antoine Oury, le vendredi 04 janvier 2013