Le Cardinal australien George Pell doit apporter des réponses à une Commission royale chargée depuis l’an dernier d’enquêter sur la maltraitance sexuelle des enfants dans les organisations religieuses.
Le Cardinal australien George Pell doit apporter des réponses à une Commission royale chargée depuis l’an dernier d’enquêter sur la maltraitance sexuelle des enfants dans les organisations religieuses. (AFP)
Le Conseil de la vérité, qui accompagne l’enquête sur la maltraitance sexuelle des enfants dans les organisations religieuses, recommande une éducation psycho-sexuelle pour les membres du clergé.
L’église catholique d’Australie a admis que le célibat des prêtres pouvait être un facteur ayant contribué à la commission d’actes pédophiles, recommandant une éducation «psycho-sexuelle», selon un rapport rendu public vendredi. Ce document a été rédigé par le Conseil de la vérité, de la justice et de la réparation, qui aide l’église australienne à apporter des réponses à une Commission royale chargée depuis l’an dernier d’enquêter sur la maltraitance sexuelle des enfants dans les organisations religieuses, les écoles ou les services sociaux.
Ce conseil, qui reproche aux institutions et aux dirigeants de l’église d’avoir trop souvent fermé les yeux sur ces affaires, observe également dans un des chapitres de son rapport : «le célibat obligatoire peut aussi dans certaines circonstances avoir contribué à ces abus». La question du célibat des prêtres, qui ne fait pas partie des règles immuables de l’église, soulève le débat depuis de nombreuses années au sein des catholiques.

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Directeur exécutif de ce Conseil, Francis Sullivan, a déclaré que même les traditions les plus sacrées de l’église, dont celle du célibat, devaient être ouvertes à la discussion, bien que personnellement il ne souhaitait pas la remise en cause du voeu de chasteté. «Ce que le Conseil dit dans ce rapport est que nous reconnaissons que le célibat peut être un facteur contributif», a-t-il déclaré sur ABC. «Nous ne savons pas dans quelle mesure, ni si cela a été un facteur déterminant mais nous ne voulons pas nous voiler la face et ignorer le problème», a-t-il ajouté.

Francis Sullivan a en outre estimé que l’église devait réfléchir «à la manière dont la sexualité est gérée et dont les membres du clergé agissent face à cette question». «C’est ce qu’on appelle l’éducation psycho-sexuelle. Certainement que par le passé, il n’y avait rien de tout ça», a-t-il également déclaré.

EDUCATION PSYCHO-SEXUELLE
Concernant les violences proprement dites, les conclusions préliminaires de la commission d’enquête évaluent le nombre de prêtres pédophiles en Australie à 4%, deux fois plus que la proportion admise par le pape François, cité par La Repubblica dont les informations ont ensuite été contestées par un porte-parole du Vatican. Le rapport condamne une culture «de l’emprise sur les autres» plutôt que de service.

«Les auditions publiques ont mis au jour les manquements de l’Eglise pour comprendre l’ampleur de la crise et, certainement au début, pour permettre aux victimes d’abus d’être entendues et d’obtenir justice», a déploré Francis Sullivan dans un communiqué. Depuis deux ans en revanche, «la hiérarchie ecclésiastique a montré sa volonté à affronter les problèmes, à comprendre le besoin de changement et la nécessité d’une nouvelle considération des victimes», a-t-il ajouté. Le pape François prône la tolérance zéro contre la pédophilie. Ce fléau, qui a fortement discrédité l’Église catholique, pourrait avoir fait des dizaines de milliers de victimes, la plupart entre les années 1960 à 1980.

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source : liberation.fr